Mars a été le mois de la stabilisation, après ce début d'année bougeant. J'ai emménagé dans un logement un peu plus long-terme qu'une auberge de jeunesse, commencé à prendre mes repères dans ma nouvelle ville, à faire mon petit trou professionnellement, avec une vision sur le futur un peu plus dégagée. Un genre de routine, peut-être, en tout cas la libération du sentiment d'urgence qui m'étreignait depuis le début d'année, et un lâcher prise face à la météo m'ont permis de passer plus de temps seule, ou devant un écran, sans scrupules. Bref, j'ai plein de trucs à raconter ce mois-ci !

-FILMS-

Et c'est là qu'est le plus gros dossier, parce que j'ai enfin retrouvé un rythme presque normal de visionnage de films ! On en à donc 15 à passer en revue, accrochez-vous, c'est parti ! 

 

J'ai commencé le mois de mars par Chicken Run 2, et je n'ai en fait pas grand chose d'intéressant à en dire. Je crois que la principale raison est que le film non plus n'a pas grand chose d'intéressant à dire. Le principe de base est globalement pas ouf (le premier volume est un film d'évasion, on va donc faire dans le deuxième un film d'infiltration... Oui, bon, c'est un peu léger). On sent que le film a grandit dans l'ombre de son aîné, avec la certitude à chaque instant que quoi qu'il fasse, il ne surpasserait pas le premier né. Ca se ressent partout, dans ce scénario un peu fade, dans ces personnages sans surprises (90% des personnages sont ceux du premier film, le reste sont des archétypes convenus et bien moins extravagants que ce qu'osait faire Nick Park en 2000), dans cet humour bien plus effacé, même dans l'animation très proprette qui semble vouloir laisser derrière elle l'imperfection qui faisait son charme aux débuts du studio (et jusqu'à encore très récemment, même si c'est vrai que Shaun avait déjà bien amorcé l'ère de la modernisation, dans un sens malheureusement destructeur pour l'élégance discrète de l'artisanal). Je ne vais pas m'acharner sur ce petit frère un peu moins brillant que son aîné, surtout que le film, pris isolément, n'est pas franchement mauvais, juste un peu oubliable. Si cette actualité peut permettre à de nouveaux spectateurs d'ouvrir la porte de la découverte du studio Aardman, alors je pense qu'il a rempli son contrat. 

 

Dès le lendemain, j'ai changé radicalement d'univers, pour découvrir ce drôle d'objet qu'est Adam by Eve. En fait j'ai presque hésité à le ranger dans la catégorie musique, tant ce... truc est à mi-chemin entre le clip, le live et le film. Malheureusement je crois que son principal défaut est de ne pas vraiment réussir à faire cohabiter harmonieusement ces trois formes audiovisuelles. Et c'est terriblement dommage, parce que je trouvais la démarche diablement séduisante. Surtout qu'au-delà de ça, chacune de ces entités s'en sort plutôt honorablement : le film est plutôt intriguant et attachant, malgré sa résolution niveau CE2 qui donne envie de lui mettre des gifles ; les parties clipées sont franchement belles, avec l'invasion de l'animation dans le réel, justement pour faire douter de ce réel et suggérer le basculement dans le fantastique ; et le live permet de découvrir (ou d'approfondir) un artiste passionnant (on lui doit entre autre l'un des openings de Jujutsu Kaisen, on reparle donc de Eve un peu plus loin dans cet article 😊). Il faudrait se pencher sur la genèse de ce film : qui en est à l'origine ? Est-ce l'artiste ? Est-ce Netflix ? Est-ce le réalisateur ? Je ne comprends pas trop bien la démarche, étant donné que le problème, c'est surtout que la plupart du temps, les paroles des chansons n'ont absolument aucun rapport avec le propos du film. Dommage, j'aurais aimé pouvoir dire que c'est bien. Mais c'est juste... Une expérience. Pas inintéressante, mais pas non plus vraiment concluante.

 

Mais va-t-elle réussir à voir un bon film en mars, se demande le public hors d'haleine ? Oui ! Et attention ça va être surprenant, mais mon premier très bon film du mois de mars, c'est La Nuit d'Orion, dernier né des studios Dreamworks. J'adore Dreamworks. Son absence totale de ligne éditorial, son imprévisibilité chaotique, sa capacité surnaturelle à générer aléatoirement des chefs-d'œuvre ou des navets, en parfaite absence de contrôle. Donc j'ai lancé La Nuit d'Orion comme j'aurais activé une borne de bandit manchot : sur un malentendu, ça va marcher. Ca a marché. Sur un énorme malentendu. Alors qu'on oscille doucement entre un enthousiasme facile et un début d'endormissement face à ce film qui démarre comme un réchauffé peu inspiré à mi-chemin entre Les 5 légendes et Vice-Versa, lo scénariste... Je ne sais pas, fais un AVC ? Est frappé par la grâce divine ? Je ne sais pas, mais fais un truc très osé, et qui ressemble 100% à une mauvaise idée, et, par je ne sais quel miracle, ça fonctionne incroyablement bien. Le film est donc un mélange entre un procédé éprouvé mais efficace, avec des personnages représentant des concepts, très faciles pour susciter l'empathie, l'humour, et toute autre sorte d'émotion, puisqu'ils SONT littéralement des émotions ; et une expérimentation scénaristique improbable, qui funambule à 1000 mètres d'altitude sans filet, et qui s'en sort, je crois, indemne. Evidemment, le concept de la nuit, et tout ce qu'il entraine d'effrayant, de gothique et d'onirique me parle, vous vous en doutez, particulièrement intimement, mais je ne m'attendais pas du tout à ça. Je me suis crispée de tous mes muscles quand j'ai vu la mauvaise idée arriver, et j'ai peu à peu été fascinée, émerveillée, choquée surtout, de constater que ça marchait. Regardez-ça et dites moi que je déraille complètement et que même Gang de Requins c'était mieux, je crois que j'ai besoin de redescendre sur Terre.

Oui, c'est un peu gratuit comme illustration musicale, mais ça m'a juste donné envie de l'écouter...

Après ça, j'ai regardé Eternal Summer. Alors. C'est pas très bien. Mais surtout : ce film n'a pas de fin ! Ou alors ce film s'arrête là où il aurait du commencer, je ne sais pas trop, mais ça, ça, même si vous êtes en train de pleurer sur la plage, ce n'est PAS une résolution. Aucunement. Alors bon, c'est joli, oui. Les personnages sont à la fois suffisamment caractéristiques et approfondis pour qu'on se laisse attendrir, à tel point qu'on fini par en oublier que le scénario reste dans sa phase initial pendant l'intégralité du film. En fait j'aurais pu rester à regarder ça pendant encore une heure de plus, ça ne m'aurait pas déplu, si j'avais eu le droit à une vraie fin. Et ne me sortez pas l'argument de la fin ouverte, ce n'est pas non plus une fin ouverte, ce n'est pas une fin tout court ! En même temps le film s'appelle Eternal Summer...

 

A ce moment là j'ai vu le palmarès des Oscars, et, même si j'ai été absolument scandalisée (j'étais scandalisée dès l'annonce des nominés, mais là, c'est le pompon !), je me suis dit que je devrais peut-être laisser une seconde chance aux court-métrages adaptés de Roald Dahl que Wes Anderson à réalisés pour Netflix (ou que je laisse une quatrième chance à Wes Anderson, c'est une question de point de vue). Donc j'ai regardé l'Oscar du meilleur court-métrage en prise de vue réelle, La Merveilleuse Histoire d'Henri Sugar. Et j'ai été encore plus scandalisée par ce palmarès. Attendez, ne partez pas ! Nan, entendons-nous, c'est pas nul, y a deux-trois idées visuelles assez rigolotes, oui, on peut continuer d'être éperdument amoureuxes de Benedict Cumberbatch en toute sérénité, ce qui est toujours réconfortant, et évidemment le scénario est un petit trésor de drôlerie pinçante et de surréalisme cotonneux. Mais... J'ai tendance à penser que Roald Dahl X Wes Anderson ça pourrait donner des feux d'artifices, et que là, clairement, c'est fonctionnel, mais pas magique. Certes, j'ai conscience d'utiliser exactement l'argument que je refuse d'entendre de la bouche des détracteurs de Dark Shadows, qui juge le film par rapport aux succès précédents de son réalisateur, alors qu'il faudrait juste voir là le film rigolo d'une bande de potes un peu idiots. Peut-être que Wes Anderson ce n'est plus que ça maintenant : une bande de potes un peu idiots, qui a trouvé une formule sympa à appliquer, et efficace financièrement. Et moi finalement je veux bien, ça me va, mais bon, les gars, donnez pas l'Oscar à ce truc, c'est abusé. 

 

On aura compris à ce stade de l'article que j'ai donc poncé Netflix ce mois-ci. Pardon, mais c'est ici le seul endroit où je peux voir un film avec des sous-titres, je fais ce que je peux. Par contre, j'ai à ma disposition l'incroyable catalogue Netflix Japon. Bien que la plupart des œuvres tentatrices ne resterons que des petites vignettes aguicheuses dans les suggestions, car ne proposant pas mieux que des sous-titres en chinois (me voila bien avancée...), certaines cependant on eu le droit à des sous-titres au moins en anglais. Et parmi celles-ci, j'ai eu l'immense plaisir de trouver Maboroshi, le nouveau film de Mari Okada, réalisatrice de films d'animation japonaise qui avait proposé le très tendre et très beau Maquia en 2018. Eh ben moi un film comme ça, ça me donne envie de mettre en prison tous les gens qui clament que de toute façon, l'animation japonaise ce sera plus jamais aussi bien qu'à l'époque de Hayao Miyazaki. Mais stop les snobs ! Regardez autour de vous : on a jamais eu autant de réalisateurices d'animation japonaise aussi talentueuxes et/ou prometeureuses qu'aujourd'hui ! Certes, iels ont toustes grandit avec les films de Miyazaki comme modèles et comme inspiration, mais ça ne fait pas d'elleux des personnes moins talentueuses que lui ! Dreamworks a été créé par admiration pour Disney, et pourtant Fourmiz c'est mieux que 1001 Pattes ! (Pardon, cet argument n'a que des défauts, j'en suis consciente). Bref, tout ça pour dire : trop cool Maboroshi. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, c'est magnifique, c'est bouleversant, j'adore cet univers en suspension, hors du temps, dont la réalité craquelle doucement. J'adore que parmi tout ça, un ado reste un ado, stupide, ignorant, fragile, intense. Et que malgré leur manque d'expérience, peut-être même grâce à leur manque d'expérience, iels sont les plus perspicaces et les plus sages face à l'étrangeté de leur univers. Ca dit encore une fois plein de choses sur le Japon, sur ses codes, sur ses peurs les plus ancrées et les plus ardentes, sur ses traumatismes terribles, et sur sa capacité malgré tout à garder espoir, à voir du beau dans la terreur. Trop cool Maboroshi.

 

J'étais bien partie sur les teen moovies, du coup le lendemain j'ai regardé Stand By Me. Bon. Nan mais c'est gentil. 

 

Par contre le jour suivant j'ai regardé Premier Contact et là... Oui ! Denis Villeneuve, oui ! Ce film est tellement bien ! A la fois il est giga badass, avec ses gros extra-terrestres chelous dans leur gros vaisseau spatial chelou, face à des gros américains badass qui gère la situation en parlant avec leurs grosses voix graves badass. Et à la fois au-delà de ça, le film part dans une réflexion hyper intéressante sur le langage, et sur notre conception du temps, avec une finesse renversante, sans jamais verser dans la prétention (coucou Nolan !), avec bienveillance et humilité, moi ça m'a scotchée. J'ai beaucoup repensé à ce film depuis. (On retrouve Denis Villeneuve très bientôt dans cet article, mais il l'a bien mérité)

 

Ensuite j'ai regardé Lolita Malgré Moi. C'était à la hauteur de mes attentes : un peu idiot, un peu drôle, très bonne humeur. J'ai trouvé ça extrêmement drôle au début (la blague sur les enfants scolarisés à la maison, j'ai hurlé de rire), un peu moins par la suite, mais j'ai tout de même été plutôt agréablement surprise de ce film dont je n'attendais rien, si ce n'est vaguement de la médiocrité.

 

Ensuite j'ai essayé de regarder Punch Drunk Love. C'était bien parti, je trouvais ça joli (c'est tellement facile de m'acheter avec des blue strike), le personnage était suffisamment intriguant pour compenser son aspect antipathique, je me disais "eeeeeh ! Paul Thomas Anderson, est-ce qu'on aurait pas trouvé un terrain d'entente toi et moi ?". Ben non. Je ne saurais pas dire à partir de quel moment exactement ça a vrillé. Mais j'ai fini par comprendre que ce personnage n'était pas intriguant, il était juste complètement aléatoire, du coup je ne l'ai plus trouvé que antipathique. Alors quand on a voulu me sortir de la romance, un affaire de menace, de chantage, je sais pas quoi, sur ce personnage pour lequel je n'avais pas la moindre once d'intérêt, j'ai fais comme d'habitude avec Paul Thomas Anderson : j'ai arrêté le film en plein milieu et je suis partie. Je pense que j'ai vu suffisamment de premières moitiés de ses films pour admettre que je n'aime pas ce réalisateur et arrêter de lui donner sa chance.

 

Après ça j'ai regardé L'Eveil. Un film de 1990 avec Robert de Niro et Robin Williams, dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai tendance à avoir horreur des films "d'après une histoire vraie", je trouve que c'est le degré zéro du cinéma, mais là, je ne sais pas, il y avait quelque chose. Enfin si, en fait je sais parfaitement quel était ce quelque chose : Robert de Niro. Quelle performance hallucinante. 

 

J'ai fini par sortir de chez moi, et je suis allée au cinéma ! J'étais tellement heureuse d'avoir le droit à la sortie de Dune quasiment en même temps que vous, je me suis précipitée pour le voir ! Ca faisait si longtemps que je n'avais pas vu l'un de ces films "qu'il faut voir au cinéma" (expression que j'ai tendance à juger stupide et dangereuse, évidemment que tout film, quel qu'il soit, sera mieux au cinéma que sur Netflix), je crois que la dernière fois c'était Barbie ! La Suisse, ça me semble une vie antérieure. Bref, Dune, quel miracle que ce film. J'ai l'impression de revivre en direct le miracle Seigneur des Anneaux : un livre chiant comme la pluie, adapté par quelqu'un de beaucoup plus intelligent que moi qui parvient à voir le génie dans ces pages noircies d'ennui. Denis Villeneuve, tu es mon héro. Même si il faut également reconnaître qu'il a su bien s'entourer : entre un Greig Fraser sidérant de génie (cette scène d'ouverture. Cette scène en noir et blanc. Mais c'est quoi ça ?! D'habitude j'ai horreur du noir et blanc, parce que c'est gratuit, et puis tout à coup Greig arrive, et me donne raison en faisant du noir et blanc pas gratuit ?! Mais quel géni, je l'aime !), et un Hans Zimmer au sommet de son art (d'habitude j'aime bien dire aux gens qui prétendent que Hans Zimmer est le plus grand compositeur de musique de film de tous les temps qu'ils ont tort, mais là je vais juste me taire et lui accorder tout mon respect et tout mon repentir), sans oublier le charisme très dérangeant de Austin Butler. Et de Austin Butler seul. Parce que vraiment, Timothé, c'est non, définitivement. 

 

De retour sur Netflix, j'ai enfin pris le temps de regarder Baby Driver, que je voulais voir depuis si longtemps. Mais quelle gourde de ne pas m'être accordé ce bonbon plus tôt ! On me l'avait tellement recommandé et encensé que je ne pensais plus que pouvoir être déçu. Ben non. Mais en même temps c'est normal, une façon encore plus efficace pour m'acheter que les blue strikes (mais un peu plus onéreuse, j'en ai conscience), c'est une séquence musicale en plan séquence. En fait ce film c'est l'enfant illégitime entre la bande-son des Gardiens de la Galaxie, le scénario de Drive et l'image de Lalaland. Ben du coup oui, j'achète, complètement. 

 

Du coup, je me suis dit que j'étais bien lancée pour continuer ce rattrapage des films honteusement manqués lors de leur sortie au cinéma, et j'ai enchainé avec Get Out. Alors ce film, c'est l'ascenseur émotionnel. C'est le démarrage bof, la première moitié "je te déteste, film, c'est quoi ça, tu me fais du jump scare complètement hors de propos et du "oups en fait c'était un rêve", Jordan Peele j'espérai mieux de toi !", et puis juste après le "oh la vache, je suis si bête, pardon, film, pardon, Jordan, je suis stupide et naïve, et toi tu es un génie, continue de parler, promis je ne te couperai plus la parole", et puis le film qui s'envole, très, très haut, et moi qui le regarde d'en bas, médusée par sa grâce, son agilité, sa force, sa perfection. 

 

Parmi cette révélation à tout point de vue qu'à été Get Out, j'ai découvert le magnétisme intriguant de Caleb Landry Jones (qui a le rôle du frère dans Get Out). Et en creusant un tout petit peu sur ce comédien, j'ai réalisé qu'il avait le rôle principal du seul autre film anglophone que me proposait les cinémas japonais : Dogman. Dogman qui, malgré son pitch très séduisant à mes yeux, ne m'attirait aucune sympathie, en grande partie du à son réalisateur, disons, problématique. Et donc Caleb Landry Jones en entrant dans l'équation à fait pencher la balance. On était plus sur un "Luc Besson, donc c'est non malgré le pitch qui a l'air sympa", on était sur "j'ai envie de retourner au cinéma, j'ai envie de revoir Caleb Landry Jones dans un film dans lequel il aurait plus de temps d'écran, le pitch à toujours l'air aussi chouette, et puis tant pis pour Luc Besson". Donc bref, voila, lancez-moi des tomates si vous le voulez, je suis allée voir Dogman. Cette fois-ci la réputation du réalisateur a eu l'effet inverse sur mon appréciation du film : ça aurait été un film de Wes Anderson j'aurais hurlé au scandale quant à la médiocrité du film, mais là, au regard de la filmographie... discutable de Luc Besson ces dernières années, j'ai quand même tendance à me dire que, bon, c'est pas si pire. Mon intuition sur Get Out ne m'a pas trahie, Caleb Landry Jones est, effectivement, bouleversant (fun-fact, je viens d'apprendre qu'il interprètera Dracula, dans le film du même nom, prévu pour 2025, et réalisé par... Luc Besson, encore...), et le fait que la quasi-intégralité du reste du casting soit de nature canine m'aide beaucoup à apprécier le film de manière un poil déraisonnée. Et puis bon, Caleb Landry Jones en drag queen en train d'interpréter La Foule de Edith Piaf, là, c'est me prendre par les sentiments.

Il fait aussi de la musique. Ca ne lui suffisait pas d'être parfait, il fallait qu'il le soit encore plus.

-SERIES-

Je n'ai pas beaucoup avancé ici. On se souvient m'avoir laissé le mois dernier à l'arrêt face aux problèmes que j'anticipais pour l'épisode 12 de la première saison de Jujutsu Kaisen. J'ai encore boudé un bon moment, et puis finalement je me suis décidée à y aller. Et évidemment les problèmes étaient là, comme convenu. J'ai beaucoup, beaucoup pleuré, beaucoup, beaucoup crié à l'injustice, j'ai même, dans un élan d'absolu mauvaise foi, jugé que finalement Jujutsu Kaisen c'était pas si bien que ce que tout le monde pensait, avant évidemment de reconnaitre dans la douleur que si j'étais dans cet état là, c'est que la série était quand même sacrément réussi. Et puis, j'ai fini par me dire que de toute façon ça ne pourrait pas être pire, alors j'ai repris. Et, je vous le donne en mille : c'est pire. Donc là, pour que ceux qui ont vu se repèrent, sans spoiler ceux qui n'ont pas vu, je suis au milieu de Shibuya, et je n'ai jamais eu aussi peu envie de ma vie de prendre le métro. Et pourtant j'ai habité pendant de longues années sur le terminus de la ligne 13. J'en suis rendu à un stade où j'espère ne pas voir mes personnages préférés. C'est, je crois, le seul moyen pour qu'ils restent à l'abri. C'est bien, continuez de ne pas me montrer Inumaki et Fushiguro, ils n'ont rien demandé !

POURQUOI Overblog, mais pourquoi votre partenaire pour la musique c'est Deezer ?! C'est NUL ! Vous n'avez pas Eve ?! C'est un scandale absolu ! (bon, il se trouve qu'en fait tous les opening de Jujutsu Kaisen sont excellents, donc voila, j'en met un autre à la place)

-JEUX VIDEO-

J'ai écrit "jeux vidéo", j'ai repensé à mes aventures vidéoludiques du mois de mars, j'ai eu envie de me rouler en boule dans un coin de ma chambre en sanglotant. Bon. Allez, haut les coeurs !

Donc ça y est, enfin, j'ai (re)fini Professeur Layton et la boite de Pandore. J'ai retrouvé Vladimir, pour lequel je suis toujours autant transie d'amour. J'ai retrouvé le thème musicale de la forêt obscure, que j'aime tant. Je n'ai plus butté sur aucune énigme, tant le souvenir ardent de cette fin de jeu était restée gravée dans ma mémoire, mes souvenirs se sont enflammés, d'un coup, c'était très fort. Malgré tout, j'ai tout de même hurlé de douleur face au dénouement, il a beau être absurde, je le trouve tout de même déchirant. Toutes les cinématiques mettant en scène Vladimir sont des trésors absolus, son animation est fascinante, sa voix française est absolument parfaite, franchement les doubleurs de talent français, merci de concentrer vos efforts sur les jeux point'n click pour DS plutôt que sur les blockbusters hollywoodiens. 

 

Il est donc tant de prendre un pas de recul et de vous parler de mon projet jeu vidéo global pour cette année : si j'étais en train de refaire Professeur Layton et la boite de Pandore, c'est parce que j'ai l'intention cette année de me rafraichir la mémoire sur les trois premiers opus de cette saga ainsi que sur ceux de Ace Attorney, avant de faire, enfin, ce jeu dont je rêve depuis si longtemps, cross-over entre deux de mes licences préférés du jeu-vidéo, j'ai nommé Professeur Layton vs. Phoenix Wright: Ace Attorney (ouais, du coup ils se sont pas cassé la tête sur le titre du jeu, c'est pas grave). J'avais fait L'étrange Village juste avant de partir, et j'avais décidé de garder les troisièmes opus de chaque série pour la fin, histoire vraiment de mettre toutes les chances de mon coté pour que ma mémoire ne joue pas encore son rôle de passoire. Donc, bref, je suis passée sur Ace Attorney, et je viens de commencer le premier, Phoenix Wright : Ace Attorney. Autant j'avais déjà refait les Professeur Layton, autant c'est la première fois que je me replonge dans Ace Attorney. Olala. J'avais oublié à quel point c'est bien. A quel point c'est drôle. A quel point chaque personnage est épique. A quel point ce jeu est haletant. Je n'arrive pas à m'arrêter en cours d'enquête, c'est impossible, la tension est bien trop intense, tout le temps. Et, bien sur, j'ai du affronter l'horrible début de ce premier volet. Celui là je ne l'avais pas oublié. Eh ben c'est pas grave, j'ai quand même pleuré. Encore. 

C'est pas exactement la vraie version du jeu, mais au stade où j'en suis je ne vais pas me plaindre, déjà j'ai trouvé un truc dont la mélodie est vaguement similaire, je pense qu'il ne faut pas en demander plus à Deezer. Donc voila : le thème de la forêt obscure de Professeur Layton et la boite de Pandore.

-LIVRES-

Soif. Amélie Nothomb, mais qu'est-ce que... Comment ? Comment tu fais, pour partir avec une idée aussi bête, et arriver avec à transcender l'intelligence ? 

Donc voila, Soif, c'est Amélie Nothomb qui se glisse dans les basket de Jésus, et qui essaye d'écrire ses pensées pendant ses deux derniers jours de vie. Bien sûr comme ça parait très idiot au début, quand on comprend au bout de quelques ligne que ce "je" mystérieux, n'est autre que Jésus de Nazareth, Amélie Nothomb a l'intelligence de commencer son récit sur un ton à peu près comique. Le procès de Jésus, dans lequel les miraculés viennent se plaindre, est une très belle mise en lumière de l'humour grinçant dont est capable l'autrice. Mais ce n'est pas là ce qu'elle cherche réellement. Une fois que ses lecteurices se sont accommodé.e.s du fait de lire à travers les yeux de ce personnage peu ordinaire, Amélie Nothomb nous livre sa version à elle du Dernier Jour d'Un Condamné. Ca ne surpasse pas le dernier chapitre de L'étranger, mais -et je reconnaît que ce que je vais dire est certainement tartiné de mauvaise foi- c'est tout de même bien mieux que le roman de Victor Hugo. Elle a trouvé, dans ce personnage historique et légendaire, l'un de ceux qu'elle aime imaginer et raconter : quelqu'un doté d'une perfection, confronté à un monde qui en est dépourvu. Pour autant, aucun de ses personnages n'est parfait en tout point, et son Jésus ne fait pas exception : c'est probablement blasphème, mais à la veille de sa mise à mort, Amélie Nothomb a certainement raison de penser que Jésus, comme n'importe qui, s'est trouvé très critique vis-à-vis de lui même, et des choix faits l'ayant conduit à cette situation. Et finalement, Jésus en devient un personnage comme n'importe quel autre : avec des qualités et des défauts, fragile parfois, fort à d'autres moments, à la psyché entièrement exposée aux lecteurices, pas par voyeurisme, mais comme moteur de l'empathie. Et on ne peut même plus accuser Nothomb d'irréalisme à vouloir donner des aspects parfaits à ses personnages : c'est Jésus. 

Est-ce que ce livre a eu une résonnance sur ma vie comme Riquet à la Houppe ? Oui. Parmi mes grandes résolutions pour le mois d'avril : faire attention à mieux m'hydrater. C'est très simple, à chaque fois que je repense à Jésus crevant de soif cloué sur sa croix, ça me donne instantanément envie de descendre 1L d'eau. 

Il n'y a plus d'autres romans d'Amélie Nothomb disponibles sur ma médiathèque numérique, mais il est hors de question d'interrompre cette obsession passionnante. Je vais donc passer à l'achat. Ce sera peut-être une façon moins bête de dépenser mon argent qu'en achetant des porte-clefs Jujutsu Kaisen (c'est faux, ma vie n'a jamais été aussi belle que depuis que j'ai un petit Junpei rieur accroché à mon sac à main).

 

Suite à ça, j'ai repris ma petite flânerie au cœur de Un Jour de Nuit Tombée. J'ai tellement d'amour pour ce roman, qui s'applique cette fois à dépeindre des relations mère-fille absolument bouleversantes, où l'amour est sans cesse transpercé par une culpabilité humaine écrasante : la peur de ne pas être à la hauteur, le sentiment de devoir être un modèle pour son enfant, celui de devoir faire la fierté de son parent, le désir d'émancipation, la responsabilité, soumettre les désirs au silence face à un monde qui exige. C'est à la fois doux et terrible. Et puis, hier, page 200, ça y est, bonjour : l'apocalypse...

-BD-

Le tome 12 de One Piece. Le tome 12 de One Piece. Le tome 12 de One Piece, que diable ! J'ai juste envie de pousser un cri très aigu et très long, ce sera probablement la meilleure façon d'exprimer mon point de vue sur le tome 12 de One Piece. Il est parfait. C'est exactement, absolument, tout ce que j'attendais de ce manga : des pirates stylés, liés par un esprit d'équipe indestructible, qui se battent comme des pirates stylés, à bord de leur bateau stylé, sur un océan stylé. Zoro ❤️

-MUSIQUE-

Je me suis refait l'intégrale de la discographie d'Avatar, et pour me récompenser, Avatar a sorti un nouvel EP le lendemain. J'adore ce genre de petit miracle. Et comme j'ai l'impression qu'à chaque fois mes deux groupes préférés réveillent leur actualité en même temps, Queen Bee vient d'annoncer la sortie imminente d'un nouveau titre (ou d'un nouvel album, ou peut-être même rien du tout, franchement je ne comprends rien à leur façon d'utiliser la langue japonaise). Donc j'attends. En attendant, je découvre tout un tas d'artistes japonais très talentueux. Je vous reparle de Eve ? Mais sinon on retrouve aussi dans le pannel Ado et surtout Yaosobi, je les ADORE.

Je me suis dit "Deezer, si tu n'as pas Yaosobi je met le feu". Fort heureusement, même Deezer connaît des limites à sa nullité. On finit donc cet article par la mise en musique de la joie.

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