Aujourd'hui est une date importante. Certainement la plus importante depuis mon arrivée. Peut-être même la plus importante de tout mon séjour. J'aurais sûrement besoin, ce soir, ou demain matin, d'extérioriser en racontant ici ma journée, minute par minute. Mais pour l'instant c'est le matin, je n'ai rien d'autre à faire qu'attendre. Alors pour ne pas trop me concentrer sur ce qui arrive, je vais plutôt repenser à ce qui est arrivé. Si vous le voulez bien, je vais donc vous raconter tout ce que j'ai fait depuis mon dernier article, mes excursions et vagabondages dans la capitale japonaise, quelques rencontres et quelques retrouvailles.

Je commence à venir à bout des incontournables touristiques, et m'en réjouis car j'ai hâte de passer à des visites peut-être un peu moins grandiloquentes, mais sûrement un peu plus authentiques. Cependant, il me restait encore quelques sites majeurs, et parmi eux le palais impérial. L'intérieur des bâtiments ne peux, je crois, pas être visité, mais ce n'était de toute manière pas mon intérêt. Le palais est en effet entouré d'un immense parc et d'un très joli plan d'eau, près duquel j'ai pris plaisir à flâner (et à prendre mon désormais incontournable pic-nic). Plus tard, j'ai arpenté le circuit plus touristique du lieu, longeant la façade et menant jusqu'au jardin du palais. Peut-être que je commence à me lasser du tourisme, peut-être que mon opinion est justifié, j'ai trouvé ça encore une fois démesurément grand et sans charme. Face à ces murs immenses, et ces portes gigantesques, je regardais les japonais.es autour de moi, peu d'entre elleux capable de dépasser mon mètre soixante, et je me disais avec un peu d'ironie que la hauteur de ces constructions manquait cruellement d'intérêt pratique. Le jardin était charmant, le printemps commençait à le barioler agréablement. Mais la fatigue m'a gagnée, j'en ai fait un tour complet, mais sans m'y attarder.

Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi

Le lendemain, j'ai retrouvé Jennifer, pour certainement la journée la plus amusante de ce début de mois d'avril ! J'en avais envie depuis longtemps, mais évidemment c'est une activité qui ne se pratique pas seule, j'attendais donc l'opportunité. Jennifer m'a emmenée dans un karaoké qu'elle connait bien, et nous avons été rejoint pas son ami que je rencontrais pour la première fois. Le karaoké au Japon, c'est une institution, l'un des lieux de divertissement les plus populaires, si ce n'est le plus populaire. On y est accueilli par groupe dans une petite salle privative. Un téléphone relié à la réception permet de commander des boissons (devinez quoi ? Les boissons elles aussi peuvent être des goodies ! J'ai un peu louché sur le cocktail bleu Hatsune Miku...). Au delà de ça c'est ce qu'on connait en France aussi, on choisi le titre à venir sur une tablette, et les paroles s'affichent sur une télé, parfois accompagnées d'un clip, généralement non-officiel et bien ringard. Un petit menu en anglais propose quelques titres avec les paroles en romaji (c'est à dire retranscrit en alphabet latin), principalement des openings d'animés.

J'ai été très fière de retrouver à peu près l'air du premier opening de Hunter x Hunter, avant d'être abasourdie de découvrir que le générique de pokémon n'a pas simplement été traduit : ce n'est carrément pas du tout la même musique ! Puis nous avons trouvé toute une brochette de chanson Disney, que nous avons braillé dans un mélange confus entre français anglais et japonais. Disney, une valeur sûre dans les relations internationales.

J'en profite pour vous faire découvrir mon petit édredon tout doux du moment ❤️

Mes camarades m'ont fait découvrir quelques morceaux japonais vraiment chouettes (Ado, ma nouvelle obsession), et puis j'ai découvert que le catalogue anglophone était très bien fourni, notamment par l'entière discographie d'Avril Lavigne. Avril Lavigne, une valeur sûre dans les relations internationales. Pour nous amuser, Kazu nous a proposé une interprétation... Approximative de Aux Champs-Elysées. Vraiment, c'est hilarant de découvrir ce qui, de la culture française, a traversé la moitié du globe pour arriver ici (je vous ai déjà parlé de leur réappropriation honteuse de Barbapapa ?).

Sk8er Boi

Comme la session touchait à sa fin, et voulant à la fois rendre hommage à mon groupe préféré et tester mes capacités à lire le japonais en temps réel, je suis partie à la recherche de Queen Bee dans le catalogue japonais. Queen Bee leur problème, c'est que en plus de leur nom international qui est celui que j'utilise au quotidien, elles ont deux orthographes pour leur nom en japonais. Bref, j'ai mis au certain temps à les retrouver, pendant lequel j'ai eu le temps de penser que leur manque de popularité auprès du grand public pourrais les rendre honteusement absentes des catalogues de karaoké. Bref quel soulagement, quelle joie, quand enfin je les ai trouvées, accompagnées de leur discographie quasi complète (mais qui chante Disco au karaoké sérieusement ?!). J'ai lancé Mysterious, et là, Kazu :

"ah ! Mais c'est Jiyou Bachi (leur nom japonais donc. Enfin l'un d'entre eux) ! Jennifer a fait un clip pour elles !".

Moi : "QQUUUOOOOIIIIIIIIII ????!!!!! Mais Jennifer pourquoi tu me l'a jamais dit alors que je te bassine avec Queen Bee depuis qu'on s'est rencontrées ?!".

Jennifer : "aaaah ! Mais Queen Bee et Jiyou Bachi c'est le même groupe ? J'avais pas fait le rapprochement !".

Moi *au bord des larmes*.

Elle : "eh oui, j'étais sur le clip de Violence !".

Moi : "je veux tout savoir, chaque mot ayant franchi le seuil de ses sublimes lèvres, chaque geste qu'à fait son corps magnifique"

Elle : "mais enfin Margot je sais plus moi ! Mais en tout cas elle est vraiment très sympa !".

Elle me montre le clip. Je l'ai déjà vu mille fois mais peu importe, je regarde encore la plus belle personne du monde écraser des building ambiance Godzilla. A côté de moi j'ai quelqu'un qui a été à côté d'elle. Je ne sais pas si je crève de jalousie ou d'admiration. Probablement un peu des deux.

Je n'ai pas su choisir, je vous ai donc mis les deux.

Plus tard cette même semaine j'ai participé à mon premier tournage de pub. J'en ai fais trois en tout depuis, et je vais tout résumer ici, car bien que les équipes ayant été différentes à chaque fois, le ressenti était toujours assez similaire. La première était la plus intéressante, parce que j'y travaillais avec Yuji, qui sera aussi mon chef pour le film de sirènes, j'ai pu donc commencer à apprendre à travailler avec lui, et prendre quelques informations importantes (comme son parfum de biscuits préférés). Il m'a ensuite recommandé auprès de collègues, fait pour lequel je lui suis infiniment reconnaissante, même si au final, bon, la pub... J'en parlais à une amie plus tard qui m'a dit "on y perd vite son âme",  ça sonne un peu dramatique mais en réalité, c'est très vrai. Le seul intérêt est qu'on y gagne beaucoup d'argent. Franchement, si mon but dans la vie avait été de gagner beaucoup d'argent, j'aurai fait trader,  ça fait moins mal au dos. Du reste, tout ce que j'ai appris, tout ce que j'ai aimé, tout ce qui fait de mon métier un "métier-passion", tout ça n'existe plus en pub. On met la caméra là où elle rendra une paire de basket la plus sexy possible. Et c'est tout. Malgré l'apport d'argent assez appréciable, je pense que je n'accepterai plus de pubs. Surtout que le long métrage commence la semaine prochaine. Je pense qu'après ça, j'accepterai du clip ou du court métrage si on m'en propose, mais c'est tout. Sauf si c'est un poste de focus puller, dans lequel je pourrais trouver un autre intérêt que le produit en lui même.

Sk8er Boi

Les cerisiers ont commencé à fleurir, et en bonne petite touriste disciplinée, je me suis hâtée sur les sites les plus remarquables pour le "hanami" (littéralement : "regarder les fleurs"). La ballade en bord de rivière Meguro, le parc Yoyogi et quelques autres, ou mon constat était toujours aussi amer : il y a trop de gens, qui s'entassent pour faire des selfies, je les trouve un peu ridicules, et puis quand on y regarde de près, les cerisiers ils n'ont aucune feuille, que des fleurs, c'en serait presque un peu triste. En parallèle, One Piece me parlait de ce type qui s'est vu guérir d'une maladie incurable en contemplant des cerisiers, et je ne comprenait pourquoi ce culte autour de ces arbres. Et puis, un matin, un collègue à la boulangerie m'avait offert la veille quelques sucreries que je ne connaissais pas, je m'étais réveillée tôt, il faisait beau, mais pas encore trop chaud, je me suis dit que j'irai bien prendre le petit déjeuner dans un parc. J'ai choisi le parc d'Ueno, pas inconnu, mais pas non plus le plus réputé pour le hanami il me semble. J'avais de toute façon abandonné l'idée des cerisiers, je voulais juste un peu de verdure et de soleil pour goûter à tous ces trucs appétissants qui m'avaient été offerts. Il se trouve qu'il y avait des cerisiers quand même dans le parc d'Ueno. Il se trouve que la saison, très éphémère, de leur floraison, touchait à sa fin. De petites feuilles d'un vert vif pointaient sur les branches, et chassaient les fleurs, dont les pétales tombaient en une pluie douce. Une pluie toute rose et satinée, sur mon petit en-cas à la groseille, sur mon lait de soja aromatisé à l'amande, sur ma liseuse et sa neige rendue rose par le rêve d'un vieux fou, sa neige rendue rose tombant sur l'équipage émerveillé du Vogue Mery, et sur son nouveau membre ému aux larmes. Comme moi. Ça y est, je comprends.

(Pardon, j'ai fais les articles hors-série justement pour vous éviter mon avis pas toujours intéressant sur toutes les œuvres qui m'accompagnent dans mon voyage, mais là les tomes 16 et 17 de One Piece sont absolument indissociable de mon appréciation de la floraison des cerisiers. Je ne sais pas comment j'aurais réagi à One Piece sans cet environnement, et je ne sais pas comment j'aurais réagi à cet environnement sans One Piece, mais ça n'aurait sûrement pas eu la même saveur).

Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi

Dans les grands événements ayant marqué la première quinzaine d'avril il y a aussi ma visite du musée Ghibli. Je vous avais raconté mes déboires dans mon dernier articles pour obtenir un ticket, mais j'en étais sortie victorieuse, il ne me restait donc plus qu'à en profiter. Le musée Ghibli, c'est aussi doux et enchanteur qu'un film du studio. Les photos sont interdites à l'intérieur, et même si c'est un peu frustrant, et qu'une personne un peu aigrie pourrait dire que c'est une très bonne façon de vendre plus de cartes postales et de livres de photos à la boutique souvenir, j'ai envie de croire, car je l'ai vraiment ressenti comme ça, à la raison officielle : le lieu est une invitation à la déambulation et à la contemplation. Sans pouvoir prendre de photos à tout bout de champ, nous sommes réduits à ce que devrait être la visite, tout le temps : l'observation, dans l'instant présent, apprécier l'immersion dans un lieu, et ce qu'il produit, à travers nos yeux, qui ne connaissent pas les frontières du cadre, et tous nos autres sens. L'endroit n'a pas de sens de visite, on est juste laissé là, à la découverte de cette grande maison, ses quelques habitants marquants, et ses pièces plus ou moins thématiques. Un petit cinéma accueille toutes les demi heure la projection d'un court métrage inédit. J'ai été plus qu'enchantée de pouvoir y découvrir Monomon l'araignée d'eau, et sa douce histoire d'amour éphémère avec une gerris, réalisé par Hayao Miyazaki avant qu'il ne devienne vieux et nul (pardon, j'ai pas aimé Le Garçon et le Héron, beaucoup d'entre vous savent pourquoi, je suis à peu près certaine que les autres n'ont pas envie de le savoir). Le cinéma est coiffé d'une verrière, sur laquelle viennent se refermer des stores électroniques au début de la séance. Je ne sais pas si elle est faite exprès, mais j'adore la référence au premier studio de Georges Méliès et sa verrière modulable. Dans une autre pièce, tout un tas d'installation permettent d'expliquer de façon ludique le principe de fonctionnement de l'animation, l'effet phi et tout un tas d'autres trucs que j'ai étudié en long en large et en travers pendant mes études. Croyez le ou non, c'était quand même la première fois que je voyais un vrai zootrope en action. Même si je n'y ai rien appris, cela ne m'a pas empêché de trouver l'endroit parfaitement incroyable et magique. Tous ces projecteurs à cœur ouvert, faisant tourner de vieilles bobines de séquences parfois jamais éditées par le studio, c'est un souvenir que je vais trimbaler longtemps avec moi. À l'étage, on peut trouver un genre de reproduction d'un atelier de travail du réalisateur, probablement un peu fantasmé, mais tout de même absolument sublime. Des étagères tapissent les murs, chargées de tout un tas d'ouvrages divers. Ça va de "comment cultiver les fleurs du jardin" à "Walt Disney studio : la naissance de la magie", et ça en dit beaucoup sur la diversité des inspirations et des quelques obsessions de Miyazaki (on a notamment toute une collection de bouquin sur les trains, les avions, et autres machins permettant de se rendre d'un point A à un point B plus rapidement qu'avec ses pieds. Je ne doute pas que le chat-bus soit issu de la rencontre entre ces livres et une imagination fertile) . Les murs sont tapissés de dessins préparatoires, d'esquisses, d'essais, de quelques storyboard. Je suis restée hypnotisée par tous les dessins de recherche pour le design de Hauru. J'ai écrit ce même jour comme une blague qu'il était la princesse blonde des studios Ghibli. J'y crois de plus en plus, moins je prends cette affirmation comme une blague, et plus je comprends le personnage. 

Pas de photo à l'intérieur, ok, mais à l'extérieur c'était autorisé !
Pas de photo à l'intérieur, ok, mais à l'extérieur c'était autorisé !
Pas de photo à l'intérieur, ok, mais à l'extérieur c'était autorisé !
Pas de photo à l'intérieur, ok, mais à l'extérieur c'était autorisé !

Pas de photo à l'intérieur, ok, mais à l'extérieur c'était autorisé !

J'ai également poursuivi ma chasse aux goodies, et ai également entrepris une visite minutieuse des grands quartiers de friperies. J'essayerai d'être brève sur ce point, j'ai bien conscience que ça ne passionne pas tout le monde (je ne comprends pas pourquoi, je ne vois pas ce qui peut être plus intéressant que mon nouveau porte-clefs). Simplement, trois choses :

-j'ai trouvé mon magasin de goodies préféré. Il est à Shinjuku, il fait huit étages, et le septième est entièrement dédié aux produits dérivés, rangés par licence et par gamme. C'est à dire que les objets d'occasion et de faible valeur sont rangés dans d'innombrables bassines à l'entrée du magasin (la bassine "Toge Inumaki", j'ai failli la prendre par les poignées et aller la renverser sur le comptoir du caissier. La fixation que je fais sur ce personnage, alors que dans le même animé il y a Fushiguro et Gojo, je ne comprends pas ce qui se passe dans mon cerveau dont je pensais pourtant avoir fini par comprendre le fonctionnement). Le magasin se poursuit par tout un tas d'étendoirs à crochets, ou se trouvent les articles neufs, ponctué de vitrines, où se trouvent des articles collectors, certainement très rares, en tout cas très chers. La raison pour laquelle c'est mon nouveau magasin préféré : ils sont les seuls qui ont bien voulu accorder un peu d'espace à Beastars. J'ai trouvé un badge Beastars. Je suis la plus heureuse des fans. 

-Les friperies ici c'est trop cool, par contre je ne comprends pas comment un pays qui voue un tel culte aux produits dérivés boude si fort les vêtements à l'effigie de licences et de personnages. Je cherche un sweat, sans relâche depuis deux mois, et je ne trouve pas. Je n'ai pas d'exigence autre que "d'une licence que j'aime bien", et franchement je suis une personne avec suffisamment d'obsessions différentes pour que la tâche ne semble pas trop compliquée. Eh bien non. Je ne trouve pas. Le seule magasin que j'ai trouvé proposant un sweat Kirua (incroyable. Et toute une collection d'autres sweat Hunter x Hunter magnifiques) ne proposait que des grandes tailles. Les japonais.es faisant généralement moins d'1m60, je ne comprends tout simplement pas comment ce magasin existe. (Mais sinon j'ai acheté plein de vêtements fleuris, j'en suis très fière !)

- je suis allée rendre visite à la boutique officielle Square Enix. Au delà du fait que je leur en veut à vie d'avoir dans leurs étagères des articles relatifs à tous les Final Fantasy sauf le 3, on y trouve une seconde salle dans laquelle se trouve une imitation du cristal, point commun à tous les jeux. Il est là, trônant en lévitation au milieu de la salle, entourée par une cascade d'eau cristalline, sur laquelle un habile jeu de lumière donne l'impression que l'eau remonte vers le haut. Le tout est entouré de vitrines anguleuses, évoquant ainsi elles aussi le cristal, dans lesquelles se trouvent de figurines des personnages ayant marqué l'histoire de la licence. Y trouver là l'entièreté de l'équipe de Final Fantasy IX, dont ma petite chérie Freyja, m'a fait un peu oublier ma tristesse de ne pas croiser ici non plus mon tendre Luneth. 

Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi

Enfin, ma dernière excursion était également la plus ambitieuse, et revêtait presque l'ampleur de celles dont j'avais pris l'habitude à Hokkaido. Je me suis d'ailleurs dit trop tard que j'aurai dû prévoir ça sur deux jours, en dormant sur place. Vous ne trouvez pas qu'il y a un grand absent de mon aventure Tokyoïte depuis que je suis arrivée ? Eh bien le voilà, Fuji-san arrive. Je suis partie à la rencontre du volcan emblématique du pays, mis à l'honneur par le Fuji-shiba Sakura Matsuri. Ici, sur une petite plaine bordant un étang au pied de la montagne, de vastes champs de fleurs roses sont cultivées, et observables pendant quelques semaines au printemps. Des photos vaudront mieux que mille mots pour vous présenter cette découverte.

Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi
Sk8er Boi

On fini en musique, avec Ado dont je vous ai parlé plus haut, juste pour le plaisir

Retour à l'accueil