Olala ! Février est passé si vite ! Entre la fin du food-truck, la préparation du déménagement, le nouveau logement, la découverte de Tokyo et toutes les paperasses administratives qui accompagnaient le tout, je n'ai pas vu le mois passer ! Mais voyons tout de même si j'ai des choses à raconter, sur mes dernières découvertes culturelles.

-FILMS-

Roulement de tambour, j'ai fais mieux que le mois dernier, et même beaucoup mieux, constatez : J'ai vu en Février 2 films ! Et c'est le grand écart, puisque le premier est un animé de sport fraichement sorti, le deuxième est une comédie romantique américaine datant de 1990. 

Je garde le meilleur pour la fin, et je commence donc par Ghost, de Jerry Zucker, 1990. C'est pas très bien, si ? Je veux dire, en excluant la qualité discutable des effets spéciaux, même pour un film de 1990, et au-delà de la plastique indéniable des deux personnages principaux (et finalement c'est peut-être là la véritable raison du succès du film), ça manque plutôt d'originalité à tous les niveaux (attention ça va devenir spoiler à partir de maintenant, je ne trouve pas que ce soit très grave, surtout étant donné la qualité médiocre du film, mais je comprend aussi que mon seul avis ne soit pas un argument pour retirer ce film de votre watching list). Je n'ai été frappée ni par la musique ni par la photographie (au secours l'effet "lumière divine" !), et j'ai trouvé le scénario d'une platitude barbante. Tous les problèmes que pourraient soulever la condition du héro sont résolus avec un barbare "beeeeeh ! Y a bien des fantômes dans notre univers, alors on peut dire qu'il y a des medium aussi ! Oh et puis tient, tant qu'on y est, notre medium, on aura qu'à dire que les fantômes peuvent prendre possession de son corps !"

"Mais attend Michel, c'est pas un peu trop facile ?"

"T'inquiète ! On aura qu'à dire qu'en échange, le fantôme quand il sort du corps, il est fatigué ! Mettons... 30 secondes ? C'est raisonnable comme contrepartie non ?"

"Mais Michel..."

"Tiens, ça m'arrangerait aussi que le fantôme il puisse être vu, au moins par les animaux, allez, les animaux ça passe non ? Et qu'il puisse bouger des objets aussi !"

"Pitié, au moins, pas les corps humains..."

"Naaan ! On est pas des sauvages non plus ! Enfin sauf dans les bastons, ça compte pas"

... Ca, et puis toute une pelletée d'incohérence aussi, du genre des fois il passe à travers les murs comme si ils n'étaient pas là, des fois c'est une épreuve de traverser le mur, des fois c'est absolument inenvisageable de traverser le mur, et franchement, c'est pourtant à peu près toujours le même mur. 

J'ai pas non plus trouvé la scène de la poterie aussi incroyable qu'on me l'avait vendue, et j'ai trouvé NUUUUL qu'on remplace à la fin Whoopi Goldberg par Patrick Swayze, pour pas que ça ai l'air trop gay quand même. Alors que clairement, c'est pas son amoureux mort qu'elle est en train de câliner à ce moment là, c'est tout à fait Whoopi Goldberg, et franchement elle a raison, quelle femme extraordinaire ! Car oui, quand même, le film a des qualités, et ses qualités sont ses personnages secondaires et leurs incroyables interprètes (le personnage de la medium donc, et aussi celui du fantôme du train). Et du coup à la fin Patrick il va quand même au paradis ? Non parce qu'il vient quand même de tuer deux mecs là, on est d'accord ? ("Mais non enfin, ça compte pas, c'était de maléfiques dealers de droooOooogue !"). Pardon. Bref, j'ai pas aimé. 

 

Mais c'est pas grave, parce que le vrai film du mois, que dis-je, de l'année (et pourtant la compétition est féroce, waw), c'est Haikyuu !! (ces deux points d'exclamation vont finir par me rendre folle, on a toujours l'impression que je suis méga-enthousiaste quand je parle du film. Ce qui est le cas ! Mais là en l'occurrence, c'est juste qu'ils font partie du titre). Donc ceux qui ont suivi mes aventures savent que je me suis retrouvée au cinéma, presque par défi, devant un film qui faisait suite à un animé de 4 saisons, que je n'avais pas vues, en japonais, évidemment non sous-titré, avec pour seule information sur le film que c'est des lycéens qui jouent au volley et que l'un d'entre eux s'appelle Kenma (et qu'il est facile à identifier parce que j'aime bien ses cheveux). Je m'attendais, donc, globalement, à passer un moment rigolo d'incompréhension totale, qui me donnerait une nouvelle anecdote rigolote à raconter sur mon voyage. Et en fait c'était d'une qualité sidérante. Autant je n'ai pas eu trop de scrupules à spoiler Ghost, autant je ne veux surtout pas le faire avec Haikyuu !!, parce que ce film mérite que vous alliez le voir à sa sortie en salle en France, je vous en conjure, il le mérite tellement ! Donc vous pouvez rester, je sais que de toute façon je ne m'adresse qu'à des gens qui n'ont pas vu ce film. Mais quelle pépite. Ca fait maintenant presque un mois, et je ne m'en remet toujours pas. Pourtant sur le papier il n'y a rien de fou : c'est juste un match de volley entre deux équipes de lycéens. Mais, et c'est comme pour The First Slam Dunk (petit rattrapage pour ceux qui l'ignorent, The First Slam Dunk est également un animé de sport, de basket cette fois-ci, dont le long-métrage, indépendant de la série, est sorti l'année dernière dans les salles françaises. Son style graphique, sa narration d'une absolue finesse et surtout sa monstrueuse bande-son m'ont fait le ranger cinquième meilleur film de l'année. Et promis en 2023 j'ai vu beaucoup plus de film qu'en 2024 !), sa forme, sa mise en scène et sa narration lui permettent de rivaliser sur les plans émotionnels et intellectuels avec n'importe lequel de vos films d'auteurs préférés. Et je ne suis pas toute seule, à m'enthousiasmer un peu trop fort sur un film qui finalement serait oubliable : non, non, il connaît actuellement un succès retentissant au Japon, les salles ne désemplissent pas, il est à l'affiche dans tous les cinémas, et partout les salles le mettent en avant, car c'est leur argument le plus solide pour inciter les gens à venir voir un film. Certes, il était un peu attendu par les fans de la série, mais le bouche-à-oreille a fait un travail colossale, et c'est grâce à l'incroyable qualité formelle dont il est doté. Donc, même avec mes maigres connaissances dans la langue (à la fin j'avais à peu près compris comment s'appelaient les principaux personnages, et j'avais saisi quelques phrases clefs du type "j'ai peur", "j'ai mal", et "je me suis bien amusé". Ah oui, aurais-je oublié de préciser ? Pour accompagner le grand moment d'incompréhension que je m'attendais à vivre, je ne connais évidemment pas un mot des règles du volley). Mais finalement, hormis la bande-son qui est nettement en dessous pour Haikyuu !!, je crois que le film rivalise, et même bat The First Slam Dunk : il fait preuve d'un art de la métaphore incroyable, utilisant toutes les libertés de l'animation pour poétiser peu à peu la réalité dans une imagerie sublime et tenue d'un bout à l'autre du film ; il s'appuie sur des relations humaines parfois complexes qui ne se situent pas qu'au sein d'une même équipe, mais qui se tissent, se contracte ou se brise également à travers le filet, et même jusqu'aux supporters, qu'il soient présents ou derrière leur télé (oui oui, dans ce monde les compétitions de volley lycéen sont retransmises en direct à la télé). Il y a en particulier deux scènes auxquelles je repense très souvent, et pour lesquelles à chaque fois mon cœur se contracte à nouveau. La scène en vue subjective, et la scène de la cage, pitié, quand vous aurez vu le film, dites le moi, même si vous n'avez rien de plus à me dire que "la goutte de sueur qui tombe", ce sera suffisant, on se comprendra, parce que finalement, il n'y a rien de plus à dire quand les images sont trop fortes. 

Allez, pour le plaisir, je vous met un petit bout de la bande-son de The First Slam Dunk, en attendant la sortie en France de Haikyuu !!, je vous encourage chaudement à ratrapper ce film si vous ne l'avez pas vu, et ce même si vous n'en avez rien à faire du basket.

-SERIES-

Alors j'ai vu peu de films, par contre je me suis lancé dans un rattrapage fiévreux de tout un tas d'animés (pas tant que ça en vrai, mais comme je met en moyenne deux ans à finir une série, là j'ai quand même mis un sacré coup d'accélérateur !). Donc j'ai malheureusement mis en pause ma découverte de la série animée Batman, car en arrivant à Tokyo, je me suis rendu compte que j'allais devoir me mettre un minimum à jour sur les animés les plus célèbres (qui ne sont d'ailleurs pas toujours les mêmes qu'en France. Ici, on n'en a par exemple absolument rien à cirer de Full Metal Alchemist)

Donc j'ai ressorti ma liste des séries animées par mon bien-aimé Masaaki Yuasa (celui qui est responsable de Inu Oh), et j'ai regardé The Tatami Galaxy. En une journée. Oui, moi aussi je me suis retrouvée coincée dans une boucle temporelle il faut croire. Mais quel génie ce mec quand même ! Bon, je pense qu'il faut partager les mérites, ou alors dire qu'il sait particulièrement bien choisir le manga qu'il décide d'adapter, car, même en ne l'ayant jamais eu entre les mains, je pense que l'objet doit être à peu près aussi curieux que sa version animée (ou curieux à sa façon, comme l'était le roman Inu Oh, drôle de machin n'ayant pour point commun avec le film que sa façon d'être bizarre, mais chacun à sa manière). Donc voila, c'est l'histoire d'un étudiant un peu paumé, un peu looser, un peu chelou, un peu comme tout le monde finalement, qui ressasse sans cesse ses choix en se disant que si il avait pris une autre décision dans son passé, son présent serait mieux. Et c'est un auteur qui décide de visiter avec son lecteur toutes les réalités alternatives qu'auraient engendré tel ou tel choix. Et au-delà d'être complètement perché (pour se placer chronologiquement dans la filmographie de Yuaasa, on est entre Mind Game et Night Is Short, donc clairement pas dans sa période la plus réaliste), c'est surtout une très belle déclaration d'amour à la vie, et à toutes ses petites imperfections, à l'amitié, à tout ce qu'elle a d'inéluctable et d'inattendu, à la bizarrerie des gens, aux défauts qui les rendent attachants, et c'est finalement un formidable shot de sérotonine, pour se rappeler que même quand on est agacé.e, déçu.e, irrité.e, abattu.e, la vie vaut quand même la peine d'être vécue, peut-être même pour ces moments là, qui la rendent unique. J'ai envie de conseiller cette série à tout le monde, malheureusement je me dois de rappeler que c'est quand même très perché (et que malheureusement, encore une fois, les japonais démontrent ici leur rapport très problématique à la sexualité. La série n'est pas sexiste, les personnages féminin, bien que peu nombreux, sont plutôt bien écrits, mais par contre sa vision de la sexualité, même du point de vue d'un adolescent qui la découvre, est plutôt gênante).

 

Et puis ensuite, j'ai commencé Jujutsu Kaisen. En fait j'étais bien partie pour commencer et finir Jujutsu Kaisen, un peu comme j'avais dévoré The Tatami Galaxy, mais j'ai été stoppée nette dans mon élan par le violent déchirement de mon petit cœur fragile à la découverte du personnage de Junpei. Donc j'ai eu un épisode d'arrivée de Junpei que j'ai trouvé très enthousiasmant, immédiatement suivi par un épisode de développement de Junpei que j'ai trouvé absolument bouleversant, et là je suis à l'arrêt, comme un âne refusant formellement d'avancer, car je vois les problèmes arriver, et que je ne suis pas prête à les affronter. Mais à part ça c'est extraordinairement bien, c'est à la fois très brutal et très très drôle, j'adore tous les personnages, même le personnage principal (champagne !), je trouve les monstre affolant de style, évidemment je suis folle de Fushiguro et de Gojo, et j'ai une intense passion pour le personnage de deuxième année qui ne s'exprime qu'en nom de parfum d'onigiri, ça me fait hurler de rire, je crois que c'est ma blague préféré de tous les temps. Et évidemment, je suis très enthousiaste à chaque fin d'épisode de retrouver l'un de mes morceaux préféré d'ALI.

-JEUX VIDEO-

Ca va être rapide ici, je suis toujours sur le deuxième opus de Professeur Layton, mais je touche à la fin ! J'ai retrouvé Vladimir, et ma passion fiévreuse pour lui, je m'apprête à affronter le duel à l'épée, et franchement, émotionnellement parlant, je ne sais pas si je redoute plus le douzième épisode de Jujutsu Kaisen ou ça. Oui, je fais beaucoup l'âne en ce moment.

-LIVRES-

J'ai abandonné Le Feu de Dieu, et ce avant la centième page. Sa vision de vieux réac sur "les jeun's de la té-ci" m'a donné le coup de grâce. 

Comme promis, j'ai lu un nouveau Amélie Nothomb : Frappe toi le cœur. Je n'ai pas été touchée par la grâce comme je l'avais été pour Riquet à la Houppe, mais j'ai quand même beaucoup apprécié. Bon, par contre je crois que Amélie Nothomb a un sérieux problème à régler avec sa mère, et que, comme elle ne le fait pas, elle essaye de le régler avec ses lecteurs à la place. J'aime beaucoup sa façon de créer des personnages extraordinaires de perfection, et de s'imaginer tous les problèmes que ça engendrerait de les mettre dans le monde réel, entourés de tout un tas de gens normaux et imparfaits. Est-ce qu'elle se voit elle-même comme parfaite dans sa lucidité à lire le monde ? Moi je crois qu'elle l'est.

Et puis, j'ai entamé Un Jour de Nuit Tombée, et cette fois-ci j'ai franchit la centième page sans même m'en apercevoir. C'est un bijou, c'est un trésor, c'est comme Le Prieuré de l'Oranger, mais j'ai presque envie d'écrire : en mieux. Samantha Shannon va encore plus loin dans sa liberté à décrire un monde dans lequel des notions telles que l'homophobie, le sexisme ou le patriarcat n'existent pas, n'ont jamais existé ou même été conçues par qui que ce soit. Je retombe dans l'addiction douce que m'avait procuré la première partie du Prieuré de l'Oranger : concrètement il ne se passe pas grand chose, mais simplement voir évoluer ces personnages incroyablement bien écrits, dans ce monde aussi complexe que simple à comprendre, c'est un refuge réconfortant dans lequel on voudrait rester pour toujours. Je sais bien qu'elle va finir par balancer des météorites, des dragons cracheur de feu, une famine, la peste, ou peut-être bien tout en même temps, et que mon refuge va finir par être beaucoup moins accueillant, mais pour l'instant, face à la cruauté de Jujutsu Kaisen et de Professeur Layton (si !), cette douceur passive, c'est tout ce dont j'ai besoin.

-BD-

Eh bien je continue mes aventures navales. Tiens, marrant, je suis également à l'arrêt devant le numéro 12 ici. Cette fois ce n'est pas peur d'une mort atroce de mon personnage préféré (non ça pour One Piece c'était le tome 6), mais simplement parce que Oda se repose après avoir fait dans le très grand spectacle avec les révélations sur le passé douloureux de Nami. Et autant ça c'était très très bien (très très triste, mais très très très bien), autant maintenant je m'ennui un peu. Il faut juste que je trouve le courage de surmonter ce moment creux. En attendant, je vide les magasins de goodies de Tokyo à la recherche de tous les articles en noir & blanc à l'effigie de Zoro. C'est une quête qui m'apporte beaucoup de bonheur (le fait que la plus belle pièce de ma collection soit un sac plastique me fait me poser beaucoup de question sur mon rapport à ce pays...).

-MUSIQUE-

J'ai découvert le merveilleux monde du vocaloid. C'est... vaste. Et sidérant. A chaque morceau. On ne s'ennui jamais dans ce monde là. Je prend la décision, là, tout de suite, en écrivant ces lignes, d'aller voir Hatsune Miku en concert. 

Et en parlant de concert, j'ai ma place pour les 15 ans de Queen Bee !!!!!!! (cette fois-ci les point d'exclamation ne font pas partie du nom du groupe, je suis juste complètement surexcitée !)

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