Les plus assidus d'entre vous auront sans doute remarqué que pour la première fois, je n'ai rien posté suite au premier week-end de février. Il se trouve que j'étais fort satisfaite de mes excursions des week-ends précédents, et que finalement, j'avais déjà coché quasiment toutes les cases de ce que je désirais expérimenter durant mon hiver à Hokkaido. Je n'avais donc pas assez de ce seul week-end pour remplir mes quelques 30 000 caractères hebdomadaires (mes articles seront longs ou ne seront pas).

Je me suis offert un samedi de repos, durant lequel j'ai passé un long moment au supermarché, armée de mon ami Google Lens, afin d'enfin traduire toutes les bizarreries que j'avais laissées non-élucidées jusqu'à maintenant. J'en suis sortie victorieuse puisque j'ai enfin trouvé un paquet de farine. J'ai expérimenté le « grill à poisson », dont je me suis servie comme une hérétique, pour faire des chaussons aux épinards. Les chaussons étaient très bons, mais j'ai affolé toute la maisonnée qui, rentrant du food-truck, m'a demandé exorbité « mais pourquoi c'est tout enfumé ici ?! ».

Je ne ré-utiliserai pas le grill à poisson.

 

Et puis le lendemain, j'ai fais ce que tout le monde m'intimait de faire depuis mon arrivée à Kutchan : je suis allée skier. Rares sont ceux qui ont eu la chance de voir mes incroyables compétences sportives sur des skis, alors voilà un fait concret : je n'ai jamais dépassé la première étoile (mais je suis très fière de ma première étoile). J'avais donc méticuleusement repéré lequel des quatre domaines skiables de « Niseko United » était le plus fourni en pistes vertes, question de survie. 30 minutes de bus, une location de ski et un achat de pass pour les remontées mécaniques plus tard, me voici donc là, au pied des pistes, où la neige a gentiment cessé de tomber depuis quelques minutes, robotique dans mes chaussures de ski, maladroitement encombrée de mes skis dans une main, mes bâtons dans l'autre, le premier ski ne voulant pas rester accroché au second, et cherchant vainement un troisième bras qui me servirait à brandir mon pass pour entrer dans les télécabines, et me disant « c'est pour ça que j'aime pas le ski ».

Les nuages neigeux n'avaient pas encore eu le temps de totalement s'écarter, mais j'ai tout de même été frappée par la beauté du paysage, dans mon petit œuf brinquebalant qui m'emmenait tout en haut de la montagne. Yotei-san était en face, pour la première fois presque à hauteur de regard.

Le grand avantage de Niseko United, c'est que le domaine est très majoritairement fréquenté par un public australien (les mêmes que je retrouve aux pieds des pistes à acheter des burgers), et que donc tout est fléché en anglais. Et donc, malgré la certitude que ça allait arriver, j'ai réussi à ne pas me perdre ! Forcément, l'un de mes skis avait été mal réglé (oui, c'est entièrement la faute du ski!), et donc j'ai déchaussé deux fois, mais je suis très fière de pouvoir dire que ce sont les deux seules fois où je suis tombée. J'ai donc réussi à redescendre, parfois laborieusement, toute cette montagne, par des pistes « « vertes » » (franchement on s'est moqué de moi, ou alors les japonais.es sont daltonnien.ne.s, je ne sais pas, mais il tirait franchement sur le rouge leur vert parfois !). Arrivée vers le bas, j'ai enfin trouvé la piste parfaite : « Cruise », la piste des débutants. Là, on était bien, entre nul.le.s, sortant nos plus beaux chasse-neige pour tenter de survivre dans cet univers hostile. En plus, comme le domaine est surtout fréquenté par de bons skieur.euse.s et snowboardeur.euse.s, il y avait moins de monde ici et, bien que ce n'était pas vraiment nécessaire, la neige y restait fraîche plus longtemps. Arrivée au pied de la montagne, gonflée de cet immense sentiment d'accomplissement d'avoir réussi à arriver en bas en restant à peu près sur mes deux pieds, je me suis rendue compte que je mourrais de faim, et ai donc mis le cap sur un restaurant... de ramens. Autre avantage de partager les pistes avec le public australiens, celui-ci connait bien et pratiquent beaucoup le végétarisme et le véganisme, j'ai donc pu trouver des « veggie ramen », au lait de soja, extraordinairement bons, me confirmant encore une fois que le pays pourrait y gagner à mieux développer ces notions, et pas seulement sur des plans écologiques.

Mes veggie ramens ❤️

Mes veggie ramens ❤️

Non pardon, petite parenthèse avant de reprendre, mais vraiment je suis jour après jour plus affligée par la non-connaissance du sujet. L'autre jour au food-truck, j'ai été abasourdie d'entendre ma collègue expliquer à un client végétarien que « non le « veggie dog » n'est pas végan, parce que les ingrédients sont cuisinés au beurre » (donc la pour l'instant on a juste, mais attendez la suite) « mais par contre, les « cheese fries » ne sont pas végétariennes, parce qu'il y a du fromage » (le client a eu une seconde d'énorme bug, avant de laisser couler et de dire « oui oui, c'est pas grave je les prends quand même »). Donc j'ai commencé à faire un peu de pédagogie, en leur expliquant quelle était la différence entre végan et végé. Et que non, le fromage, ce n'est pas de la viande.

Revenons à nos moutons. Après manger, j'ai décidé qu'il n'était pas nécessaire de retourner en haut de la montagne, où des pistes à pic cherchaient ma mort, et que je serai tout à fait satisfaite de passer une après-midi tranquille sur la piste des nul.le.s. Il s'était remis à neiger. Quand j'ai eu fini de ronchonner parce que la neige me tombait dans les yeux, j'ai pris un temps pour me concentrer sur ce qui se passait sous mes pieds, et j'ai soudainement compris. J'ai compris pourquoi je croisais régulièrement des français.es (à qui je fais toujours la même blague « mais les Alpes c'était pas un peu moins loin ? »), et toutes sortes de nationalités ayant parcouru plus ou moins la moitié de la planète pour venir skier ici. J'ai compris pourquoi Niseko s'enorgueillissait de qualifier sa neige de « meilleure poudreuse du monde ». Ici il neige tout le temps. Je m'en plains ou m'en émerveille régulièrement, mais pour les skieur.euse.s, ces gros morceaux de coton qui tombent du ciel, c'est un indicateur très concret pour une destination paradisiaque. La neige est continuellement vierge. À n'importe quelle heure et sur n'importe quelle piste, on est toujours le premier ou la première à glisser sur cette neige à peine posée. Et même moi, avec mon niveau à ski à peu près de l'ordre du « j'arrive à ne pas tomber quand je suis à l'arrêt », j'ai trouvé ça délicieux. C'est comme être porté par un nuage. Le mot « glisser » devient complètement inapproprié. La glissade a cette notion de perte de contrôle et de danger, qui n'avait pas du tout lieu d'être sur cette neige-là. On est porté et guidé par cette neige-là. Quand elle veut bien vous tomber ailleurs que dans les yeux.

5 belles rencontres
5 belles rencontres

Le week-end suivant, osons le formuler comme ça, était le week-end pour lequel j'avais choisi de commencer mon PVT à Hokkaido. La région est réputée en hiver pour ses Yuki Matsuri (festivals de la neige), qui ont lieu tous en même temps, une semaine au début du mois de février. Le plus célèbre, et le plus vaste, est celui de Sapporo, par lequel j'ai commencé. Me voilà de nouveau dans le train dès 7h du matin, pour parcourir cette ligne que je connais désormais par cœur, et au sujet de laquelle je vous épargnerai pour cette fois ma béatitude, pour la simple et bonne raison que j'ai dormi tout le trajet. Avec mes 40h par semaines au food-truck, et mes week-end tout sauf reposants, je dois avouer que je commence à manquer légèrement de sommeil...

On m'avait prévenue qu'il fallait moins d'une journée pour parcourir tout le festival, mais il me restait encore des choses à voir dans la capitale du nord, à laquelle je faisais mes adieux ce samedi-là. Comme le site qui me restait encore à découvrir était un peu excentré, j'ai été ravie de prendre le métro pour la première fois au Japon ! Le métro au Japon... Souvent, aux heures de pointe sur la ligne 13, recroquevillée sur mon sac à main pour ne pas lever le nez vers l'aisselle odorante qui me faisait face, ou mettant 15 minutes pour réussir à remonter les escaliers de la 14 à Châtelet, je me prenais à rêver du métro nippon, de sa propreté, de son organisation. Je l'imaginais sentant bon les fleurs, et rempli (mais pas trop) de japonais.es souriants et discrets, faisant sagement la queue. Et bien vous savez quoi ? C'est exactement la réalité. Oui, le métro de Sapporo, il sent bon. Quand la rame s'arrête en station, on entend le son du silence. Il y a des marquages au sol pour indiquer où se placer pour faire la queue, et les gens poussent le vice jusqu'à se tenir exactement chacun sur leur petit rond. Quand le métro s'arrête et que les portes s'ouvrent, tout le monde fait un pas en avant, puis attend sagement que les passagers sortants aient quitté la rame avant d'y monter, dans une jolie chorégraphie bien organisée. Et, dernier détail qui achève d'enfoncer le clou de la perfection : moi, avec mon 1m59, j’atteins enfin les poignées en hauteur pour se tenir debout. Je vous assure, je m'y suis suspendue comme une gamine, j'adore ce truc, les grands se gardent bien de partager cette sensation amusante, mais c'est génial !

Le marquage au sol sur le quai

Le marquage au sol sur le quai

Bref, j'ai pris le métro. Comme je m'y amusait beaucoup, j'ai loupé deux fois mon arrêt (dans un trajet avec une seule correspondance, vraiment la parisienne en moi est morte à l'instant ou j'ai posé le pied sur le territoire japonais!), et suis donc arrivée un peu en retard sur mon planning à destination. J'ai d'abord traversé le grand et élégant parc Maruyama, drapé de son manteau blanc de neige, et colonisé par les corbeaux, achevant de trancher ce tableau en noir et blanc. Ici, quelques sculpteur.ice.s non-officielles avaient laissé une empreinte de leur talent.

Les gens sont beaucoup trop chauds sur les bonhomme de neige 😮
Les gens sont beaucoup trop chauds sur les bonhomme de neige 😮

Les gens sont beaucoup trop chauds sur les bonhomme de neige 😮

Ah ! Là on est plus à mon niveau !

Ah ! Là on est plus à mon niveau !

Le site « Hokkaido Jingu » que je désirais visiter, pourrait être considéré comme un village pour kamis. Après avoir passé une colossale porte Tori (pour ceux qui connaissent, elle fait à peu près la taille de la guillotine au Hellfest. Je vous assure je faisais pas la maligne en passant dessous!), les visiteur.euse.s parcourent un dédale d'allées, menant ça et là à de petits sanctuaires. Les touristes sont rares, même en pleine période de festival, et la plupart des gens qui viennent ici le font pour prier. Moi, j'étais encore une fois tétanisée d'humilité, transpercée par la justesse de cette religion. J'ai trouvé un petit sanctuaire désert, et je suis restée là un moment, à converser avec son kami, qui me regardait à travers les yeux très expressifs des deux statues qui l'entourait. Je n'ai aucune explication plausible, mais en repartant de là, j'avais les larmes aux yeux (peut-être aussi que j'étais simplement éblouie par la neige). J'ai croisé un petit écureuil adorable, qui avait l'air très mécontent d'être repéré par une humaine, et me suis dit que vraiment l'écureuil, c'est une espèce adorable et sous-coté. Puis, mes pas m'ont guidée, disons vers la mairie de ce petit village pour kamis : un immense temple, avec sa vaste cour intérieure, sa grande allée centrale, et son bâtiment en trois pans, se repliant autour de l'inévitable Tori. J'y ai croisé quelques prêtres en tenue traditionnelle, et une petite fille et sa mère en kimonos. Malgré la grandiloquence du lieu, j'y ai été moins touchée que dans les sanctuaires plus modestes.

 

Sur le chemin du retour, j'ai croisé la Pat'Patrouille. Ma théorie c'est que comme c'est universellement moche, chaque pays est convaincu d'être à l'origine de ce truc (pour la science : c'est canadien).

Stop la Pat'Patrouille ! (non, je n'ai toujours pas pris de photo des temples...)
Stop la Pat'Patrouille ! (non, je n'ai toujours pas pris de photo des temples...)

Stop la Pat'Patrouille ! (non, je n'ai toujours pas pris de photo des temples...)

Et puis, il était temps de découvrir le tant attendu festival de la neige. Pour une fois je n'étais pas seule. Une assistante caméra française établie au Japon avec qui j'avais échangé quelques mails avant mon départ était justement en tournage à Hokkaido et m'a accompagnée toute la journée. Je suis un peu triste que nos routes se séparent si tôt après notre rencontre, mais je la retrouverai sûrement à Tokyo une fois que son tournage sera fini. En tout cas c'était une rencontre réconfortante, quelqu'un avec qui je pouvais parler librement, en français, de cinéma beaucoup, et d'autres choses un peu. Il faut dire que le décor orientait facilement la conversation vers des sujets qui savent me mettre de bonne humeur. Le festival consiste en une exposition éphémère de sculptures de neige, puis de glace, dont les modèles donnent la part belle à la pop-culture japonaise. Si j'ai pleuré l'absence honteuse de mes nouveaux amours de One Piece, et de mes amours éternels de Hunter x Hunter, j'ai quand même retrouvé pas mal de mes vieux copains, dont je vous présente un petit panorama :

Yubaba (ou Zeniba peut-être ?), qui est la première qu'on rencontre en arrivant sur le site.

Yubaba (ou Zeniba peut-être ?), qui est la première qu'on rencontre en arrivant sur le site.

Mario. Eh oui ! On a tendance à l'oublier, mais lui aussi est japonais !

Mario. Eh oui ! On a tendance à l'oublier, mais lui aussi est japonais !

Pika, Cara et Bulbi, un peu fondus...
Pika, Cara et Bulbi, un peu fondus...

Pika, Cara et Bulbi, un peu fondus...

... Et quelques uns de leurs potes.
... Et quelques uns de leurs potes.
... Et quelques uns de leurs potes.

... Et quelques uns de leurs potes.

Un renard et un dragon beaucoup trop beaux !
Un renard et un dragon beaucoup trop beaux !

Un renard et un dragon beaucoup trop beaux !

Hello Kitty, qui commence à devenir une vielle dame

Hello Kitty, qui commence à devenir une vielle dame

Plein de petites bestioles craquantes (dont une vache, et beaucoup de pingouins !))
Plein de petites bestioles craquantes (dont une vache, et beaucoup de pingouins !))
Plein de petites bestioles craquantes (dont une vache, et beaucoup de pingouins !))
Plein de petites bestioles craquantes (dont une vache, et beaucoup de pingouins !))
Plein de petites bestioles craquantes (dont une vache, et beaucoup de pingouins !))
Plein de petites bestioles craquantes (dont une vache, et beaucoup de pingouins !))
Plein de petites bestioles craquantes (dont une vache, et beaucoup de pingouins !))

Plein de petites bestioles craquantes (dont une vache, et beaucoup de pingouins !))

Haikyuu !!, Jujutsu Kaisen et Overlord, c'est-à-dire, dans cet ordre, la suite de mon programme de visionnage d'animés (on reparle de Haikyuu !! plus loin dans cet article, j'ai beaucoup de choses à en dire)
Haikyuu !!, Jujutsu Kaisen et Overlord, c'est-à-dire, dans cet ordre, la suite de mon programme de visionnage d'animés (on reparle de Haikyuu !! plus loin dans cet article, j'ai beaucoup de choses à en dire)
Haikyuu !!, Jujutsu Kaisen et Overlord, c'est-à-dire, dans cet ordre, la suite de mon programme de visionnage d'animés (on reparle de Haikyuu !! plus loin dans cet article, j'ai beaucoup de choses à en dire)

Haikyuu !!, Jujutsu Kaisen et Overlord, c'est-à-dire, dans cet ordre, la suite de mon programme de visionnage d'animés (on reparle de Haikyuu !! plus loin dans cet article, j'ai beaucoup de choses à en dire)

Pardon. Re-Haikyuu !!, mais avec moi devant.

Pardon. Re-Haikyuu !!, mais avec moi devant.

De très TRES vieux souvenirs
De très TRES vieux souvenirs

De très TRES vieux souvenirs

Une chateau. Le paneau ne le précise pas, mais moi je sais que ce sont les bains du Voyage de Chihiro

Une chateau. Le paneau ne le précise pas, mais moi je sais que ce sont les bains du Voyage de Chihiro

Et les très grandes pièces qui ponctuent l'exposition (pour vous donner un ordre d'idée, les pièces que je vous montrait avant font dans les 2m. Sur celles-ci, je fais à peu près la taille de l'oreille du personnage masculin de Golden Kamui)
Et les très grandes pièces qui ponctuent l'exposition (pour vous donner un ordre d'idée, les pièces que je vous montrait avant font dans les 2m. Sur celles-ci, je fais à peu près la taille de l'oreille du personnage masculin de Golden Kamui)
Et les très grandes pièces qui ponctuent l'exposition (pour vous donner un ordre d'idée, les pièces que je vous montrait avant font dans les 2m. Sur celles-ci, je fais à peu près la taille de l'oreille du personnage masculin de Golden Kamui)
Et les très grandes pièces qui ponctuent l'exposition (pour vous donner un ordre d'idée, les pièces que je vous montrait avant font dans les 2m. Sur celles-ci, je fais à peu près la taille de l'oreille du personnage masculin de Golden Kamui)

Et les très grandes pièces qui ponctuent l'exposition (pour vous donner un ordre d'idée, les pièces que je vous montrait avant font dans les 2m. Sur celles-ci, je fais à peu près la taille de l'oreille du personnage masculin de Golden Kamui)

Plus loin, un espace plus axé vers le divertissement nous attendant. De grosses structures gonflables un peu burtonniennes étaient installées là, au milieu des inévitables et innombrables stands de nourriture. Est-ce que cette banane n'est pas extraordinaire ?

5 belles rencontres
5 belles rencontres

Puis, après une agréable promenade en ville, nous avons rejoint l'espace ou étaient exposées les structures de glaces. L'endroit fonctionnant aux sponsors, la plupart des sculptures n'étaient autre que des panneaux publicitaires en 3D, peu intéressants. Mais certaines sortaient tout de même du lot, et je m'excuse pour la piètre qualité de mes photographies, je crois que mon téléphone n'a pas du tout apprécié que je souhaite capturer des objets transparents. Au bout de l'allée, un sculpteur était là pour laisser les visiteurs l'admirer travailler. À la tronçonneuse. Je suis sidérée que des objets si fins et si poétiques découlent d'outils aussi barbares.

Un dragon. Si on le désire vraiment, ça peut être Leviator.

Un dragon. Si on le désire vraiment, ça peut être Leviator.

Pikachu

Pikachu

Une sorcière. Beaucoup trop belle 😍

Une sorcière. Beaucoup trop belle 😍

Une très grosse mante religieuse. C'est la voisine de la sorcière. J'aime beaucoup l'énergie de cet endroit.

Une très grosse mante religieuse. C'est la voisine de la sorcière. J'aime beaucoup l'énergie de cet endroit.

Les petits shimaenaga, animal mascotte de la région. Mais cette fois en pas du tout petit.

Les petits shimaenaga, animal mascotte de la région. Mais cette fois en pas du tout petit.

Encore un pingouin. On ne s'en lasse pas.

Encore un pingouin. On ne s'en lasse pas.

La nuit étant tombée, nous sommes retournées dans l'espace principale, pour découvrir les spectacles lumineux en mapping sur les structures. Alors, certes, je suis très bon public pour ce genre de fantaisies, mais franchement je n'ai pas les mots pour décrire l'émerveillement dont j'ai été transie en découvrant ça. Aucune photo ne saurait rendre hommage à la poésie folle de cette lumière dansant sur des sculptures blanches, qui prennent vie grâce à la couleur. Mais puisqu'aucun mot n'en est capable non plus, alors place à l'image :

ça commence là, sur la modeste sculpture de Queen que je n'avais même pas remarqué de jour. De nuit, elle s'embrase de milles couleurs, qui viennent danser en rythme sur We Will Rock You et We Are The Champions.

ça commence là, sur la modeste sculpture de Queen que je n'avais même pas remarqué de jour. De nuit, elle s'embrase de milles couleurs, qui viennent danser en rythme sur We Will Rock You et We Are The Champions.

Et puis plus loin, ce cheval, aidé de son étourdissante perspective, se met au galop. Je pense que de là où il est, Eadweard Muybridge sourit.
Et puis plus loin, ce cheval, aidé de son étourdissante perspective, se met au galop. Je pense que de là où il est, Eadweard Muybridge sourit.
Et puis plus loin, ce cheval, aidé de son étourdissante perspective, se met au galop. Je pense que de là où il est, Eadweard Muybridge sourit.

Et puis plus loin, ce cheval, aidé de son étourdissante perspective, se met au galop. Je pense que de là où il est, Eadweard Muybridge sourit.

Mes photos sont épouvantables, mais je ne peux pas passer outre celle-ci, la dernière, la plus belle, qui m'a arraché quelques larmes. Cette structure se fait maison puis gare, pour raconter une histoire d'amour toute simple, les plus belles finalement. Un véritable court-métrage, projeté sur la neige. Merci le Japon.

Mes photos sont épouvantables, mais je ne peux pas passer outre celle-ci, la dernière, la plus belle, qui m'a arraché quelques larmes. Cette structure se fait maison puis gare, pour raconter une histoire d'amour toute simple, les plus belles finalement. Un véritable court-métrage, projeté sur la neige. Merci le Japon.

Nous avions fini cette belle découverte, mais nous sommes encore restées longtemps devant la structure Golden Kamui, à bavarder de tout et rien, dans ma langue natale qui m'avait tant manquée. Nous avons fini par nous quitter, et je me suis mise assez tardivement en route vers ma dernière destination de la journée, la ville d'Otaru, qui accueillait elle aussi son festival de la neige. J'avais peur de ne pas avoir le temps d'en faire le tour avant le dernier train, mais je dois dire que finalement j'ai été déçue par cet événement dont j'attendais beaucoup et qui n'était pas si émerveillant que je l'avais imaginé, j'en ai donc fait le tour rapidement. Akari no michi, littéralement « le chemin de lumière » est un circuit construit en centre-ville, empruntant allées piétonnes et quais de canal, proposant un parcours illuminé par des lanternes de neige et autres fabrications éphémères. Je pense que le fait d'y avoir été le premier jour du festival n'a pas aidé, car les sculptures n'étaient pas toutes terminées, et la majorité des lanternes étaient encore éteinte. Le parcours est assez court, et finalement toute la partie près du canal est assez oubliable, car ce sont simplement des guirlandes de leds tendue au dessus de l'eau. Mes photos ne sont pas terribles, mais la réalité c'est que même en vrai, c'était assez peu saisissant (même si j'ai quand même eu la musique de Raiponce dans la tête pendant toute la promenade). Il se trouve que j'y suis retournée un peu par hasard, et vraiment en coup de vent, le week-end suivant, et tout ça avait une apparence beaucoup plus aboutie. Mais il y avait également beaucoup plus de monde. Les photos que je vous présente ici sont un mix entre mes deux visites.

5 belles rencontres
5 belles rencontres
5 belles rencontres
5 belles rencontres
5 belles rencontres

Deux semaines après ma visite imprévue, je n'arrivais pas à me sortir Asahikawa de la tête, et ne pouvait plus imaginer quitter la région sans la revoir. Certes, c'était huit heures de train aller-retour, et en plein festivals, je ne pouvais pas envisager de dormir à Sapporo pour écourter le trajet, mais quand on aime, on ne compte pas. J'ai donc revisité un peu mon programme du week-end, pour y inclure une journée à Asahikawa, qui avait le bon goût d'accueillir elle aussi son festival de la neige. Et comme j'ai bien fait. Certes, sa dimension plus modeste est un point sur lequel le festival ne peut rivaliser avec son grand frère de Sapporo, mais, que ce soit sur la quantité ou la qualité, l'espace sculpture en glace explose le doyen de la capital. Et, même si ça commence à ressembler à un concours de qui a la plus grosse, la pièce maîtresse de l'exposition de neige à Asahikawa est également bien plus imposante que celle de Sapporo. J'ai donc commencé par une déambulation très lente le long de la même allée piétonne que la dernière fois, cette fois ci parée d'une incalculable quantités de sculptures de glace, toutes plus éblouissantes les unes que les autres, sous un soleil éblouissant.

J'ai commencé par retrouver mes petits copains les bonhommes de neige. Comment ils sont trop craquants, je ne m'en lasse pas, regardez moi ces petites bouilles !

J'ai commencé par retrouver mes petits copains les bonhommes de neige. Comment ils sont trop craquants, je ne m'en lasse pas, regardez moi ces petites bouilles !

Une voiture, rien que pour me petit frère 😊
Une voiture, rien que pour me petit frère 😊

Une voiture, rien que pour me petit frère 😊

Alien vs. Predator. Serieusement le Japon, vous avez pas assez de pop-culture chez vous, il faut en plus que vous veniez donner des leçons à Hollywood ?
Alien vs. Predator. Serieusement le Japon, vous avez pas assez de pop-culture chez vous, il faut en plus que vous veniez donner des leçons à Hollywood ?

Alien vs. Predator. Serieusement le Japon, vous avez pas assez de pop-culture chez vous, il faut en plus que vous veniez donner des leçons à Hollywood ?

Regardez ça le détail sur le pelage de la panthère, ça me sidère !
Regardez ça le détail sur le pelage de la panthère, ça me sidère !

Regardez ça le détail sur le pelage de la panthère, ça me sidère !

Plein d'autres bestioles toutes plus belles les unes que les autres
Plein d'autres bestioles toutes plus belles les unes que les autres
Plein d'autres bestioles toutes plus belles les unes que les autres
Plein d'autres bestioles toutes plus belles les unes que les autres
Plein d'autres bestioles toutes plus belles les unes que les autres
Plein d'autres bestioles toutes plus belles les unes que les autres

Plein d'autres bestioles toutes plus belles les unes que les autres

Feunard. Si, j'ai décidé que c'était lui.

Feunard. Si, j'ai décidé que c'était lui.

le poulpe fourmi-chimère de Hunter x Hunter. Le panneau ne le dit pas, mais on est d'accord, c'est 100% lui ?

le poulpe fourmi-chimère de Hunter x Hunter. Le panneau ne le dit pas, mais on est d'accord, c'est 100% lui ?

Encore des pingouins. C'est vraiment chouette les pingouins.

Encore des pingouins. C'est vraiment chouette les pingouins.

... Bon, Les Aventuriers de la Mer visiblement.

... Bon, Les Aventuriers de la Mer visiblement.

Une sirène, rien que pour moi 🥰

Une sirène, rien que pour moi 🥰

Malgré mon émerveillement, comme neuf devant chaque nouvelle sculpture, j'ai fini par me rendre compte que mon ventre grognait, et que j'allais donc avoir l'occasion de visiter l'un de ces adorables restaurants qui longeait la rue piétonne d'Asahikawa. J'ai jeté mon dévolu sur le plus petit et le plus discret d'entre eux. Celui-ci s'apparenterait plus à ce que nous appelons brasserie. Ici, tout le monde mange au bar, et l'offre de boissons est plus fournie que celle des plats. Comme la carte ne détaillait pas le contenu, j'ai demandé l'aide de la serveuse pour identifier les plats ne contenant pas de viande, et j'ai finis par simplement commander une omelette roulée avec du riz, qui s'avéra être bien plus qu'une omelette ! La savourant jusqu'à la dernière bouchée, j'ai été interrompue par ma voisine de tablée :

"Vous aimez le fromage ?"

"Pardon ?"

"Vous aimez le fromage ? Et le poisson ?"

"Heu... oui (?)"

"Oh super ! Alors il faut que vous goutiez ça !"

Et la voila qui me tend l'une des assiettes qu'elle partage avec son mari. Mi-gênée, mi-intriguée, mi-amusée, je m'empare de mes baguettes et tâche de ne pas m'en servir trop honteusement. Je ne sais toujours pas aujourd'hui ce qu'il y avait comme poisson dans ce truc, et le fromage était, comme prévu, un genre d'emmental bas de gamme, mais fondu, pané, et mélangé à l'ingrédient mystère, c'était une vraie merveille. De fil en aiguille, et dans un japonais bien soutenu par des google traduction de part et d'autre, j'ai finis par tisser une conversation avec cette voisine de tablée, charmante, et son mari, au profil ursidé, comme on les croise souvent au Hellfest (je vous assure que je ne fais pas exprès d'avoir des thématiques par articles ! Seulement voila, le week-end dernier c'était Riquet à la Houppe qui m'était sans cesse évoqué, cette semaine c'est le Hellfest, voila. Et attendez voir ce qui arrive). Une fois sa carapace percée, l'animal se montrait plutôt doux et inoffensif. Ils m'ont tous les deux appris qu'à moins de quarante-cinq ans, ils étaient déjà grands-parents, ce qui m'a horrifiée, puis, comme souvent avec les gens que je rencontre ici, elle est partie sans aucun contexte sur un sujet extrêmement précis :

"Il y a beaucoup de groupe de métal en Suisse."

Pardon ? J'ai mis un moment à comprendre qu'elle confondait la Suisse et la Suède. Ensuite j'ai mis un moment à bien lire sa phrase d'origine sur Google traduction, pour vérifier que le "groupes de métal" n'avait pas poppé là par erreur. Non. Alors j'ai tenté un timide :

"J'aime bien le métal"

Et je me suis faite adopter. Je vous le donne en mille, le groupe préféré de mon gentil nounours, c'est Children of Bodom. Comme il le prononçait à la japonaise, il a du me sortir Google image pour que je comprenne de quoi il parlait. J'en ai eu les larmes aux yeux de revoir mon Alexi Laiho là, à Asahikawa, le 11 février 2024, sur le téléphone d'un homme que je venais de rencontrer grâce à du fromage frit.

(Je me rends compte que peu de mes lecteurs ici m'ont entendue parler de Children of Bodom, et j'en suis véritablement honteuse. Children of Bodom, c'est tout simplement mon premier amour dans le métal. Une passion ardente en 2007, qui m'a conduite à découvrir la scène métal scandinave, puis plus diffuse, qui s'achève dans la douleur en 2020, avec la mort de Alexi Laiho. Pardon pour cette digression, je la jugeais nécessaire).

Quant à sa femme, elle m'a dit que son groupe préféré était My Chemical Romance, alors j'ai menti poliment et dit que je ne connaissais pas bien (je vous épargne la digression sur My Chemical Romance, en deux mots : j'aime pas). Au delà de ses gouts musicaux discutables, elle était parfaitement adorable, et me jugeait "Kawaii" à chaque nouvelle information que je lui donnais sur moi (et c'était bien la première fois qu'on me disait que c'était mignon de faire les capta live sur Altar au Hellfest) (ben oui, évidemment que je leur ai parlé du Hellfest !). Elle m'a également fait gouter le natto, sorte de plat de soja fermenté sujet à beaucoup de plaisanterie ici, car très clivant malgré sa popularité, et très odorant ! C'est un peu leur camembert à eux. J'avais très peur de m'en acheter pour moi seule, car très peur de ne pas aimer, mais du petit croc que j'ai osé piquer dans son assiette, ça m'a semblé tout à fait honnête (ça a surtout un gout de sel en fait). 

Finalement, nous avons bavardé pendant une heure, et nous aurions pu passer tout l'après-midi à parler musiques extrêmes ensemble, mais iels ont fini par partir, et je m'en suis retournée à l'exploration du festival. 

Car malgré toutes les merveilles que j'avais déjà découvertes, je n'avais toujours pas vu le site principal. Je vous refais un petit panorama des jolies petites choses qui ont ponctué mon chemin :

J'ai retrouvé mon musicien à l'écharpe. Beaucoup trop chou, ils ont donné des copains à son chat 🤗
J'ai retrouvé mon musicien à l'écharpe. Beaucoup trop chou, ils ont donné des copains à son chat 🤗

J'ai retrouvé mon musicien à l'écharpe. Beaucoup trop chou, ils ont donné des copains à son chat 🤗

Vous vous souvenez des types qui construisaient un igloo il y a deux semaines ? Ben ils avaient fini. J'y ai rencontré Olaf. Il avait l'air heureux.

Vous vous souvenez des types qui construisaient un igloo il y a deux semaines ? Ben ils avaient fini. J'y ai rencontré Olaf. Il avait l'air heureux.

5 belles rencontres
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Et puis, la nuit tombant déjà, je suis arrivée sur le site principal. Un énorme "O" plaqué sur les lèvres, et les yeux embués face au gigantisme de ce que j'y découvrais. Cette immense sculpture de neige qui vaut sa réputation au festival d'Asahikawa est tout bonnement hallucinante de gigantisme. Je suis restée là, à la regarder, tentant de tenir debout sur mes deux jambes sans me faire écraser sous le poid de la démesure de ce qui se tenait en face de moi. Et puis, une vingtaine de bonhommes torses nus ont débarqué sur la scène qu'encadrait la sculpture, et se sont mis à donner un concert de tambours. Et là il n'y a plus aucun mot, aucune photo qui puisse ne donner qu'une vague idée de l'état dans lequel j'ai été plongée. Mais comme le Japon n'en a jamais assez de me donner d'immenses claques, les bonhommes sont partis, et ont été remplacées par une troupe de femmes, tellement, tellement, tellement badass a marteler leurs tambours. Je ne les oublierai jamais. A chaque fois que la vie sera dure, je repenserai à ces femmes-là, et ça me donnera l'énergie de me battre. 

5 belles rencontres
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Il y avait là également une petite exposition de plus petites sculptures de neige. Je ne m'attarde pas, c'est vrai que c'était très joli, mais après leur pièce maitresse découverte juste avant, plus toutes celles de Sapporo découvertes la veille, la magie commençait à s'éteindre. En plus, pas de chance, le festival touchait à sa fin, et la gagnante du concours (toutes les sculptures, de neige et de glace, sont concurrentes) s'était partiellement effondrée. Malheureusement, de l'univers de Zelda, ne restait que l'arrière, le pauvre Link, lui, avait rendu l'âme...

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En vrac, je vous présente également ma première rencontre avec Melonpan-chan (oui, il y a vraiment un personnage d'animé qui a un visage melon-pan), un dragon de glace méga-stylé mais qui s'était trompé d'exposition, une petite chappelle, dans laquelle il était possible de s'isoler pour prier, et d'incroyables fleurs prisonnières de la glace, vraiment cet objet était incroyablement beau. Et poétique. Et romantique. Et gracieux.

5 belles rencontres
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Avant de rentrer, j'ai décidé de faire un tour du petit festival de food-truck qui se trouvait là. Je me suis sentie comme à la maison, surtout qu'un représentant de 8A, la maison-mère qui gère mon food-truck à Kutchan, se trouvait là également ! Tout me donnait envie, mais je décidais que je devais donner la priorité aux expériences et aux premières fois, j'ai donc acheté des Takoyakis ! J'aime beaucoup la texture un peu caoutchouteuse du poulpe, qui serait écœurante seule, mais que la cuisine japonaise sait accompagner de textures plus fondantes ou craquantes, pour un tout vraiment harmonieux ! J'ai également éssayé les churros au chocolat. Non, pas les churros à la française, avec le pot de Nutella à coté dans lequel tremper son churros : là, le chocolat est dans la pate, même qui permet de faire les churros. Non en fait c'était pas fou. Hâte de rentrer pour aller dans la première fête foraine venue pour me venger ! 

Et c'était déjà fini. La journée était passée à une vitesse effarante. Le moindre instant de cette journée est un souvenir précieux. Et chaque seconde passée à Asahikawa m'a fait l'aimer plus encore. 

Sur le chemin du retour, je découvrais les sculptures de glace sous un jour nouveau, éclairées par des leds colorées. Evidemment, je fredonnais la Reine des Neiges.

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Mon article devait s'arrêter là. Mais, vous aurez remarqué qu'il est un peu long. J'ai donc passé beaucoup de temps à l'écrire. En plus de ça, plusieurs problèmes administratifs sont venus grandement rogner sur mon temps libre. Bref, il n'était pas fini d'écrire que le week-end suivant était déjà là. Comment dire... Ce week-end là, ce dernier week-end à Hokkaido, c'était une conclusion parfaite. Alors je vous le raconte ici.

Le projet était assez minimaliste, comparativement aux précédents : aller à Otaru, où j'avais réservé une heure de ballade équestre, et rentrer. J'avais même prévue d'être de retour pour déjeuner ! Mais, on en a déjà parlé, le Japon aime bien me surprendre. Alors la veille, juste avant d'éteindre ma console et de dormir, ma colocataire débarque dans la chambre et me dit : 

"Tu vas à Otaru demain ?!"

(j'avais du en parler à un collègue dans la journée, elle l'a appris, bref). Je lui confirme l'information. 

"-Moi aussi ! Trop bien ! Tu y vas pour quelle heure ?

-6h.

-Du matin ?!

-oui. 

-ah.

-je vais faire du cheval.

-Nan ?! C'est vrai ? J'en ai jamais fait !

-... Tu veux venir avec moi ?"

J'ai du un peu la travailler pour qu'elle accepte, tout en bluffant moi-même, car pas certaine que le centre allait accepter de transformer à la dernière minute ma réservation pour une personne en une balade pour deux cavalières, dont une débutante. Mais je crois qu'elle avait autant envie que moi de ne pas être raisonnable ce week-end là, et le lendemain pour la première fois, c'est accompagnée que je me suis rendue à la gare. Le soleil s'était joint à nous aussi, et nous avons eu le droit à une vue dégagée sur une mer paisible pour cette dernière excursion. 

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Dans le train, mon plan de matinée à Otaru s'est transformée en journée absurde avec Honami (oui je vous donne son nom, ce sera plus simple). Déjà, il faut savoir que la conversation de la veille avait également inclut le passage suivant :

«-Il est où le centre-équestre ?

-A Zenibako.

-Mais non?!

-bah quoi ?

[elle sort de la chambre. Je l'entend parler en japonais avec les collègues. Elle revient dans la chambre]

-Le 8A café [ie, le café qui gère notre food-truck], il est à Zenibako ! »

Donc fatalement, nous avons prévu d'aller voir nos collègues, et goûter à leurs très réputées pâtisseries. Il faut savoir également qu'à mon retour du week-end précédent, nous avions eu une autre conversation :

« [elle regarde distraitement par dessus mon épaule tandis que je regarde mes photos du week-end sur mon téléphone]

-TU CONNAIS HAIKYUU !! ?

-Heu... Un peu [je bluff totalement. Tout ce que je connais d'Haikyuu !! à ce moment là, c'est la sculpture au festival de la neige].

-J'ADORE HAIKYUU !! !!

-Ok.

-C'est qui ton personnage préféré ?

-Heu... Kenma [c'est le seul dont je connais le prénom]

-Waaah ! Trop cool ! Moi c'est Oikawa, tu connais ?

-heu... Non je vois pas qui c'est [je me demande jusqu'à quand mon canular va tenir]

[elle me montre des photos]

-MAIS IL EST TROP BEAU ! [là c'est moi qui parle. Enfin qui crie. J'ai pas été très dure à convaincre] »

Et donc dans le train ce week-end, je lui demande :

« -Tu est allée voir le film Haikyuu !! ?

-Non pas encore, j'ai trop envie d'y aller ! »

Elle me regarde. Je la regarde. Je sais que je m’apprête à faire un truc très bête. Elle le sait aussi, et elle n'attends que ça. Je me dis que c'est mon dernier week-end à Hokkaido, et que vraiment, être raisonnable, je pourrais toujours faire ça plus tard dans ma vie.

« -Tu veux qu'on aille le voir ensemble après le cheval ? »

 

Voila.

 

Bon. Donc nous sommes arrivées à Zenibako. La dame du centre équestre (qui m'avait confirmé alors que nous étions déjà dans le train que je pouvais venir accompagnée) est venue nous chercher à la gare, et Honami a fait la conversation en japonais avec elle, à mon grand soulagement. Moi, je les écoutais distraitement, en regardant défiler par la fenêtre ce joli petit village de pêcheurs, où les baraques d'un autre temps s'appuient sur des buildings tout neufs remplis de centre commerciaux (Zenibako est à une position stratégique à mi-chemin entre Otaru et Sapporo, c'est donc l'une de ces villes assez prisées, car modestes dans sa taille, sans être trop loin de la grande ville). Le centre-équestre est adorable, petit amas de cabanons en bois, desquels émergent parfois la tête d'un petit cheval. On nous amène d'abord dans le bureau, pour payer, et pour nous fournir le matériel nécessaire (ici on monte sans bombe ! Mais on nous a fourni des gants, pour le froid, et des pantalons, pour ceux qui viennent en jean). Là, je fis la cinquième belle rencontre de cet article (vous avez compté ? 1 – l'assistante caméra avec qui je visite le festival de Sapporo ; 2 et 3 – le couple de métaleux.ses à Asahikawa ; 4 – Honami ; et donc 5 -) : Le chien ! Je ne sais pas son nom, je ne sais pas sa race, je sais juste qu'il est, au sens propre, doux comme un agneau, car oui, c'est un chien très rare dont le poil est de la laine, et que sa petite frimousse ne me laissait absolument pas d'autre choix que de lui faire des papouilles. Je l'ai aimé instantanément, et même si je sais que la réciprocité était due au fait que mon manteau sentait les frites, je m'en contente.

Je vous l'ai déjà dit ? J'adore les chiens.

Je vous l'ai déjà dit ? J'adore les chiens.

Un autre groupe s'est joint au notre, et on nous a emmené.e.s vers les écuries, où nous attendaient les chevaux. Je me suis fait la remarque que les chevaux étaient plus petits que ceux auxquels j'étais habituée (Ah, Lupin et son bon mètre quatre-vingt au garrot... Y monter c'était gravir l'Everest, et la chute était une menace de mort ❤️), et je me suis demandée un peu bêtement si c'était parce que les japonais.es étaient plus petits que les européen.ne.s. J'ai aussi noté que leur pelage étaient bien plus fourni, températures polaires oblige. On m'a présenté à Dorami, ma jument, et j'ai été déçue de voir qu'elle était déjà scellée. J'aime beaucoup le moment de préparation du cheval, qui permet de commencer à apprendre à le connaitre, et aussi de se présenter auprès de lui (et j'aimais tant ma demi-heure hebdomadaire de bagarre contre Lupin pour qu'il accepte de mettre son mors, en ayant parfaitement compris que si il levait la tête, je ne pouvais plus l'atteindre...). J'aurais aimé vous dire que Dorami était la cinquième belle rencontre de mes aventures, mais en réalité, même si je l'ai aimée instantanément, elle m'a clairement fait sentir que la réciproque ne s'appliquait pas, et qu'elle m'aurait oublié à l'instant où je descendrait de son dos. Comme j'étais la seule à avoir de l'expérience à cheval, on m'avait assigné la plus "caractérielle"... C'est à dire que j'ai eu un peu peur quand on m'a dit ça, et qu'ensuite j'ai compris que les autres chevaux n'avaient aucunement besoin de leur cavalier pour faire ce qu'on attendait d'eux, tandis que Dorami était un peu distraite et qu'il fallait parfois mettre un peu de tension dans les rennes pour qu'elle n'aille pas rentrer dans le derrière du cheval de devant si celui-ci ralentissait. J'ai essayé une fois, même pas de mettre mes talons au contact, simplement de mettre un peu de pression au niveau des mollets, et j'ai senti qu'il m'aurait suffit d'un geste pour la lancer au grand galop dans la neige fraiche. La seule chose qui m'en a empêchée c'est que, malheureusement, je n'avais pas de bombe. A ce sujet, j'ai fini par comprendre que, effectivement, entre la taille modeste des chevaux et le moelleux tapis de neige qui bordait de part et d'autre le sentier que suivait les chevaux, il y avait peu de chances de se faire mal en cas de chute (assez improbable d'ailleurs vu la docilité des chevaux). Je me suis amusée de constater que les chevaux sont à l'image de leur peuple : ronchons et s'énervant à la moindre contrariété en France, dociles et polis au Japon. 

Vous noterez le désintérêt flagrant de ma jument à mon égard.
Vous noterez le désintérêt flagrant de ma jument à mon égard.
Vous noterez le désintérêt flagrant de ma jument à mon égard.
Vous noterez le désintérêt flagrant de ma jument à mon égard.

Vous noterez le désintérêt flagrant de ma jument à mon égard.

La balade était agréable, dans une forêt enneigée sublime, surtout que nous avons bénéficié ce jour là d'un temps ensoleillé. je n'étais jamais montée à cheval dans la neige, et j'ai apprécié la précision qu'appliquaient les chevaux pour marcher strictement dans les pas les uns des autres, et le son que faisait la neige en se tassant sous notre poids. Parfois, Dorami jetais un coup d'œil par dessus son épaule quand j'insistais un peu sur la tension des rennes, avec ce regard blasé qui disait "laisse tomber humaine, je sais très bien ce que je fais", et moi je répondais "oui mais là tu as littéralement la tête posée sur le postérieur du cheval de devant, et moi on m'a toujours appris à me méfier des ruades, alors ça me terrifie !", et le reste du groupe se demandait pourquoi je parlais tant à mon cheval (Leandro m'avait appris à diriger à la voix, et je me suis rendu compte que même avec une jument japonaise, les onomatopée du genre "oooooh" et "eeeeeh" étaient universellement compris). Oserais-je l'écrire ? Je me suis parfois un peu ennuyée, et j'avais furieusement envie de lancer ma jument, au moins au trot (à la base j'avais réservé le circuit pour cavalier.e.s expérimenté.e.s, mais il avait été fermé car trop enneigé. Et puis je n'aurais pas pu être accompagnée de Honami).  

Une fois de retour aux écuries, j'ai enfin compris la véritable raison pour laquelle on nous avait fait monter sans bombe. Les photos. Ce n'est pas un cliché, au Japon, prendre des photos de soi en vacances, c'est une institution. Et c'est épuisant. Avec tout l'amour que j'ai pour Honami, elle m'a vidée de mon énergie ce jour là, à vouloir constamment me prendre en photo pour tout et n'importe quoi, et se faire elle même prendre en photo. Mais en fait c'est très culturel. Donc, avant de descendre des chevaux, les moniteurs nous ont pris nos téléphones, pour nous prendre en photo sur nos montures. Puis, ils nous ont fait descendre, et nous ont repris en photo à coté de nos montures. On hésite pas à faire de la mise en scène : les cavaliers débutants qui n'avaient littéralement pas touché aux rennes de leurs chevaux de toute la balade empoignent fièrement la bride sur leurs photos souvenirs. 

Bon, quitte à ce que ces photos existent, je vous les partage...
Bon, quitte à ce que ces photos existent, je vous les partage...

Bon, quitte à ce que ces photos existent, je vous les partage...

Puis, on nous a offert des boissons chaudes (j'ai découvert que Nestlé commercialisait ici du matcha latte en poudre, comme le cappuccino chez nous), et on nous a gentiment proposé de nous conduire jusqu'à notre prochaine destination. On nous a également recommandé un excellent restaurant de gyozas, situé juste à coté du 8A café, dans un timing parfait, puisque midi approchait. 

Bon. Ca commence à devenir un patern ici : il y a deux choses que je ne sais pas décrire, le shintoïsme et la nourriture. Prenez ma passion pour les gyozas pas ouf français, et multipliez la par dix au moins pour atteindre l'extase culinaire dans lequel m'ont plongé ces gyozas là. Le tout dans un restaurant typique adorable, agenouillés sur les tatamis, pieds nus, devant des dizaines de petits bols contenant chacun un ingrédient ou une sauce différente. 

Je n'ai pas de photos de l'intérieur, mais je peux vous montrer la façade... Avec moi devant, évidemment

Je n'ai pas de photos de l'intérieur, mais je peux vous montrer la façade... Avec moi devant, évidemment

Puis, direction le 8A café, où la suite de nos aventures culinaires nous attendaient. Je vous ai déjà parlé de mon collègue pâtissier, dont le seul vocabulaire français se limite à "pâte à choux" et "gateauchocolat" (oui, en un seul mot) ? Ici, c'est lui qui prépare toutes les petites gourmandises sucrées qu'on peut savourer avec son café. Et il nous avait bien caché à quel point il est génial. 

Et nous avons été accueillis comme des reines par nos collègues de la filiale café (des reines qui sentent la friture).

Un florentin pour moi, et un "gateauchocolat" pour Honami.

Un florentin pour moi, et un "gateauchocolat" pour Honami.

Notre collègue nous a gentiment ramenées jusqu'à la gare, et nous sommes retournées vers Otaru pour rejoindre le cinéma. J'ai commencé à prendre la mesure de mon abyssale ignorance, et de l'écart flagrant entre les succès de l'animation japonaise en France et au Japon. Haikyuu !! fait l'évènement ici. Dans le multiplex que nous avions choisi, deux salles passaient le film en plein écran, ce qui permettait un départ de séance toutes les heures. Nous avons acheté nos places (ici on doit sélectionner sa place lorsqu'on l'achète, et s'assoir dans le bon fauteuil une fois dans la salle), puis sommes parties faire un tour du centre commercial, et surtout du cinéma en lui-même, qui ressemble à une gigantesque boutique de goodies aux effigies des films à l'affiche. Même à la confiserie, il était possible d'acheter des nachos Haikyuu!!. Pas trop compris ce qu'ils avaient de plus que les nachos normaux. 

Je ne vais pas vous faire un débrief du film ici, et je me contenterai simplement de vous dire que c'était colossalement génial. Ni le fait qu'il me manquait quatre saisons de l'animé pour saisir tous les enjeux, ni le fait que je n'ai compris en tout et pour tout que trois mots des dialogues n'ont pu entacher ma sidération face à la qualité de ce film. Pour le dire plus simplement : j'ai adoré. 

Moi (encore) et mes nouveaux amis. Remarquez qu'ils n'ont pas l'air plus enthousiastes de ma présence que ma jument ce même jour...

Moi (encore) et mes nouveaux amis. Remarquez qu'ils n'ont pas l'air plus enthousiastes de ma présence que ma jument ce même jour...

Cette improbable journée touchait à sa fin. Nous sommes retournées dans le centre d'Otaru, et avons fait un bref tour (à nouveau) du festival Akari no Michi, plus joli, mais également beaucoup plus fréquenté que lors de mon passage le week-end précédent. Honami devait retrouver des amis et passer le week-end avec eux, quant à moi, je suis rentrée au logement et ai pris (enfin) le temps de me reposer. Et de préparer mon départ. 

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